Influence française dans la construction de nouveaux États au XIXe

Le plus important en quelques mots

Au XIX^e siècle, des groupes de populations répartis dans une Italie et une Allemagne morcelées revendiquent leur droit d'exister en tant que nations. Or, la France révolutionnaire a porté le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Dans ce résumé, evulpo te présente le rôle joué par la France dans la construction des unités italiennes et allemandes.

Le soutien de la France en faveur de l'unité italienne

Un chemin semé d'embuches

L'Italie de 1848 est composée de plusieurs Etats indépendants : on parle de duchés. Parmi eux, le duché de Modène, de Parmen, mais aussi des royaumes comme celui de Piémont-Sardaigne. Le Nord-est de l'Italie reste occupé par l'Autriche (Lombardie et Vénétie).

Entre 1848 et 1849, le Piémont tente une première fois de gagner son indépendance face à l'Autriche, mais le roi Charles-Albert est mis en échec. Son fils prend le pouvoir mais recherche de l'aide à l'étranger. Il faut attendre 1858 pour que le chef du gouvernement, Cavour, s'entretienne avec Napoléon III pour nouer une alliance. Parmi les négociations, la France hérite pour sa part de la Savoie et du comté de Nice.

L'engagement français

Napoléon III, ancien membre des carbonari (société secrète italienne œuvrant pour la liberté nationale) est particulièrement favorable à une Italie unie, tant que les intérêts du pape sont préservés. Cavour déclare donc la guerre à l'Autriche avec le soutien de la France : c'est déjà la deuxième tentative, mais qui se traduit cette fois par des succès, comme la bataille de Solférino en 1859. Les négociations sont rapidement menées pour éviter davantage de pertes humaines. La Lombardie est annexée par le Piémont lors de l'armistice de Villafranca.

Quelques mois plus tard, au printemps 1860, les duchés de Parme, de Modène et de Toscane votent leur rattachement au Piémont.

Le Piémont-Sardaigne, centre de l'unité nationale italienne

En 1860, Garibaldi mène l'expédition des Mille : il s'agit d'embarquer 1162 hommes vers la Sicile pour tenter de défendre l'unité italienne. Les "Chemises rouges", nom donné aux hommes de Garibaldi, s'emparent de l'île, puis de Naples et de l'Italie du Sud. Garibaldi souhaite atteindre Rome et rallier Victor-Emmanuel II.

Le 17 mars 1861, Victor-Emmanuel, roi du Piémont, est proclamé roi d'Italie. Suite à la défaite française à Sedan en 1870 face aux Prussiens, il prend Rome et fait de la ville la capitale de l'Italie.

S'opposer à la France pour unir l'Allemagne

Les années 1840 et les prémices d'une unité allemande

L'unité de l'Allemagne débute par une unité économique : il s'agit pour les différents Etats allemands d'instaurer une espace économique commun : c'est une union douanière qui limite les taxes à la douane (la Zollverein). La Prusse, en lançant cette union, prend le leadership de l'unité allemande.

L'union économique peine néanmoins à se traduire par une unité politique : en 1848, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV refuse de reconnaître les décisions du parlement de Francfort. Par ailleurs, il souhaite limiter l'expansion de l'alliance en refusant l'entrée de l'Autriche : on parle de "reculade".

Bismarck ou l'unification allemande par tous les moyens

À partir de 1862, le nouveau chancelier allemand, Otto von Bismarck réorganise l'armée, considérant que l'unification ne pourra être réalisée que par la force. En 1864, il embarque l'Autriche dans une guerre contre le Danemark et annexe ainsi les duchés de Saxe-Lauenburg et de Schleswig.

Portrait d'Otto von Bismarck

La Prusse entre en guerre contre l'Autriche en 1866. Cette dernière est vaincue, ce qui permet à la Prusse de prendre la tête de la Confédération de l'Allemagne du Nord en 1867. Elle exclut l'Autriche et les États du sud de l'Allemagne. 

La guerre contre la France

Les conquêtes de Napoléon Ier au début du XIXe siècle ont fait naître chez les Allemands un fort sentiment anti-français. Bismarck lance alors une sorte de revanche en juillet 1870, cette fois à l'encontre de Napoléon III. Les Etats allemands, soutiens de la Prusse, viennent déstabiliser l'armée française : Napoléon III est fait prisonnier le 2 septembre à Sedan, et un traité de paix est signé à Versailles au début de l'année 1871. Cela marque l'effondrement du second Empire. Le traité de Francfort du 10 mai 1871 acte le rattachement de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine à la Prusse. Guillaume Ier est proclamé empereur dans la galerie des Glaces à Versailles, comme un pied-de-nez à la France. C'est la naissance du IIIe Reich.

Proclamation de l'Empire allemand dans la galerie des Glaces à Versailles

À retenir

Dates importantes

21 juillet 1858 : Entrevue de Plombières entre Napoléon III et Cavour.

1860 : Nice et la Savoie sont rattachés à la France.

1862 :  Bismarck est le nouveau chancelier prussien

1867 : Tentative de prise de Rome par Garibaldi.

19 juillet 1870 : Napoléon III déclare la guerre à la Prusse.

18 janvier 1871 : Le roi de Prusse est proclamé empereur.

10 mai 1871 : Traité de Francfort.

Grands personnages

Otto von Bismarck (1815-1898) : ministre des Affaires étrangères de la Prusse de 1862 à 1890.

Comte de Cavour (1810-1861) : partisan de l'unité italienne, il est Président du Conseil des ministres du Royaume d'Italie (1861–1861).​

Guillaume I^er (1797-1888) : Fils du roi de Prusse Frédéric Guillaume III. Il est nommé empereur en 1870.

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