Introduction

Le plus important en quelques mots

Afin de pouvoir pleinement rentrer dans cette matière de spécialité « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques », il est important de se familiariser avec chacune de ces thématiques, chacune de ces disciplines, et d’analyser en quoi elles nous donnent les clés de compréhension du monde contemporain. Dans cette leçon, tu vas donc découvrir ou redécouvrir l’apport de chacun de ces sujets.

L’histoire

L’histoire est une matière que tu étudies depuis longtemps. Cette discipline tend à reconstituer des faits passés, en s’appuyant sur différentes sources.

La trace

Une trace peut désigner un objet, un vestige, une œuvre, un bâtiment, qui aurait survécu jusqu’à nos jours. Des traces bénéficient d’ailleurs aujourd’hui d’une attention particulière pour les conserver, notamment dans des musées. Les fouilles archéologiques ou les découvertes par hasard de nouveaux vestiges viennent enrichir l’apport à l’histoire.

L’archive

Les archives, ce sont des écrits. L’invention de l’écriture, au tout début de l’Histoire décrite comme période (-3000 avant JC), a permis de constituer un certain nombre d’archives. Les archives prennent un caractère officiel : elles reportent des actes de droit, des comptes, et témoignent d’une certaine organisation des sociétés passées.

Le témoignage

Un témoignage n’est donc pas une archive ! Car avec le témoignage, on rentre dans le caractère personnel de l’histoire. Deux personnes ayant vécu à la même époque n’ont pas forcément connu les mêmes événements, et quand bien même, leurs pressentis et leur sensibilité face aux événements auront été différentes. Un témoignage peut se lire, s’écouter, se voir (une interview télévisée peut être un témoignage), mais celui qui témoigne dévoile sa vision et sa version propre.

Le récit

Le récit correspond déjà à une façon de raconter l’histoire. Il ne s’agit plus de chercher, mais de diffuser des informations. Pour les historiens, le récit est une sorte de compte rendu de ce qu’ils ont trouvé dans leur travail et dans les différentes sources. Mais aujourd’hui, les reportages ou même les journaux télévisés font le récit d’événements plus ou moins anciens, pour les porter à connaissance du plus grand nombre.

La géographie

Tu as aussi abordé la géographie dans ta scolarité. Cette discipline tente avant tout d’analyser et de représenter dans l’espace les phénomènes sociaux, économiques et démographiques.

Espace et territoire

L’espace est aménagé par l’homme, ou est susceptible de l’être ! Sur Terre, presque tous les espaces peuvent subir l’activité humaine. Cela est flagrant dans les espaces urbains, mais les déserts ou les forêts reculées restent accessibles par l’activité humaine. La géographie va donc chercher à montrer la relation entre l’humain et son environnement. Lorsque l’espace est aménagé et fait l’objet d’une organisation poussée, notamment une organisation politique, on parle alors de territoire.

Exemple

Les régions françaises sont des territoires, qui font l’objet de réflexions stratégiques à leur échelle.

Analyse multiscalaire

L’analyse multiscalaire désigne une analyse à plusieurs niveaux, plusieurs échelles. Deux cartes peuvent vouloir montrer la même chose, mais prendre un sens différent selon l’échelle choisie.

Exemple

Les inégalités de richesse en France peuvent être représentées sur une carte de France, mettant en lumière les grandes villes comme territoires riches. Mais en prenant l’échelle d’une ville plus précisément, on perçoit d’encore plus grandes inégalités à l’intérieur même des villes.

Représentation cartographique

La carte reste l’outil privilégié pour représenter des situations géographiques. Dans une carte, il te sera laissé le choix de la projection (dans le cas d’une carte du monde), de la légende, et plus particulièrement des figurés cartographiques : surface (tu colories plus ou moins en fonction du phénomène étudié), linéaire (pour représenter des routes, des frontières), et ponctuel (un point pour désigner une ville).

La science politique

Cette discipline est certainement nouvelle pour toi : la science politique met en relation les phénomènes, les événements, dans leur environnement politique et institutionnel. Si le terme de politique désigne à la base tout ce qui est relatif aux affaires de la cité, et donc à l’organisation d’une société. On parle alors du politique au masculin : « le politique ». La science politique va pouvoir mettre en avant les relations de pouvoir qui s’exercent dans un pays ou dans le monde.

Ainsi, avec la science politique, on peut recontextualiser un événement, comme une guerre, pour en chercher ses causes, mais aussi ses conséquences, à travers les relations de pouvoir de l’époque.

La géopolitique

Dans la géopolitique, tu vas t’intéresser encore une fois aux enjeux et aux relations de pouvoir, mais en application sur un territoire mobilisant différents acteurs.

Enjeux de pouvoir

Les acteurs qui disposent d’un pouvoir peuvent être politiques ou économiques, et descendre directement d’un État. Mais les États ne sont pas les seuls à avoir du pouvoir ! Les entreprises, ou encore certains mouvements politiques comme les groupes indépendantistes, exercent aussi une forme de pouvoir, mais à une échelle plus locale.

Coopérations et rivalités sur et entre les territoires

Les territoires, c’est-à-dire, rappelle-toi, les différentes échelles d’organisations politiques et administratives, peuvent coopérer pour mener des projets communs : autour de l’exploitation et la mise à disposition d’une ressource ou autour d’un projet économique commun.

Exemple

L’Union européenne est un exemple de coopération entre plusieurs États.

Mais ces mêmes territoires peuvent aussi être rivaux : dans certains pays d’Afrique ou du Moyen-Orient, le contrôle des ressources pétrolières fait l’objet d’affrontements. Le traçage des frontières est aussi source de rivalités, comme en témoigne la guerre en Ukraine menée par la Russie à partir de 2022, qui cherche à élargir son territoire.

Le poids de l’histoire

Signe que ces différentes disciplines sont liées, le poids de l’histoire est à prendre en considération dans l’analyse géopolitique. Les alliances militaires et politiques s’opèrent majoritairement à la mesure des alliances passées. Les oppositions, pour leur part, sont rarement nouvelles. Les États-Unis et l’URSS, opposés pendant la guerre froide, sont de nouveau deux grandes puissances farouchement opposées (l’URSS ayant laissé place à la Russie !).

À une échelle plus locale, les mouvements indépendantistes qui réclament davantage d’autonomie (Catalogne en Espagne, Ecosse au Royaume-Uni) puisent leurs arguments dans une histoire ancienne où cette autonomie existait et où, soi-disant, elle était bénéfique.