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Avancées et reculs des démocraties

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Résumés

Avancées et reculs de la démocratie

Le plus important en quelques mots

La démocratie n’est pas stable. Elle met du temps à se construire, et subit aussi des menaces : velléités autoritaires, désintérêt des citoyens pour les affaires publiques… Tu vas donc voir dans ce chapitre ce qui fait la force de la démocratie, mais aussi quels phénomènes sont susceptibles de la mettre à l’arrêt.


Jalon 1 : L’inquiétude de Tocqueville, de la démocratie à la tyrannie ?

Alexis de Tocqueville voyage aux États-Unis au début du XIXe siècle pour en tirer des analyses et des conclusions sur le régime démocratique naissant.


La démocratie, symbole de l’égalité

Tocqueville met en avant le modèle égalitaire qui découle de la démocratie. Si la démocratie donne le pouvoir au peuple, cela signifie que les privilèges sont abolis, et que tous les citoyens disposent d’une part égale de pouvoir dans la réflexion et le débat sur les questions de société. La démocratie est alors une rupture vis-à-vis de l’Ancien Régime où les habitants étaient inégaux par naissance.


La démocratie comme tyrannie du plus grand nombre ?

Avec un modèle majoritaire (dans un vote, c’est celui qui a le plus de voix qui l’emporte !), Alexis de Tocqueville craint néanmoins que la minorité ne soit écrasée, au point de renoncer à ses principes et à ses libertés individuelles. Autrement dit, dans un régime majoritaire, il devient difficile de défendre une opinion qui va au contraire de l’opinion majoritaire.


Exemple

Cette critique est régulière dans le système d’élection français. Régulièrement, un président élu au deuxième tour ne réunissait en réalité qu’environ 25 à 30% des suffrages au premier tour. C’est bien lui qui a le plus de voix, mais cela signifie qu’une très large proportion des électeurs n’ont pas voté pour lui.


Vers le despotisme du dirigeant ?

Enfin, Tocqueville émet des doutes quant à l’immense pouvoir qui est confié au(x) dirigeant(s) élus par voie démocratique. La légitimité donnée à un président, par exemple, pourrait tourner au despotisme selon lui, c’est-à-dire que ce dirigeant devient le seul maître de l’organisation de la société, voire déciderait du bonheur des gens. Cette situation reste néanmoins maîtrisée par la présence (et la nécessité !) de contre-pouvoirs, comme les chambres parlementaires ou le pouvoir judiciaire, qui exercent un contrôle sur la gouvernance.



Jalon 2 : Crises et fin de la démocratie : le Chili de 1970 à 1973

En pleine guerre froide, l’exemple chilien face à la démocratie témoigne d’une difficile mise en place de la démocratie dans un monde bipolaire.


Salvador Allende, un président ambitieux

En 1969, les principaux partis de gauche au Chili créent l’Union Populaire, un rassemblement politique censé permettre l’accession de Salvador Allende au pouvoir. Celui-ci arrive en tête des élections présidentielles de 1970, mais la constitution ne permet d’élire le président qu’à la majorité absolue (Allende obtient 35% des voix). C’est donc le congrès qui nommera finalement Allende comme président.

Salvador Allende défend un projet de société proche de la politique soviétique de l’URSS. Allende prône un état révolutionnaire qui permette d’instaurer le socialisme comme modèle économique. Il propose de nationaliser de nombreuses entreprises, et d’augmenter les salaires à hauteur de 50%. Il s’agit d’un projet ambitieux qui fixe comme objectif de sortir de l’influence des puissances voisines (Brésil en Amérique du Sud, mais surtout Etats-Unis).


Une gouvernance difficile

Allende se retrouve facilement contesté : ses choix clivent la société. Si les ouvriers se réjouissent d’une augmentation prévue des salaires, les choix économiques induisent également une très forte augmentation des prix (inflation) qui met en difficulté de nombreux secteurs. La population s’appauvrit.

Les États-Unis, qui n’acceptent pas le tournant communiste du Chili, et voient ainsi une menace sur son propre continent, cherche à mettre en difficulté politique et économique ce pays. Sur le continent, le rapprochement avec Cuba, autre état sous influence du bloc de l’Est, ne suffit pas à rivaliser avec la puissance états-unienne.


La brutalité face à la démocratie

Salvador Allende est renversé en 1973 par un coup d’État militaire, notamment soutenu par les États-Unis. Le général Pinochet prend le pouvoir par la force et non par les urnes. Dans cette période de guerre froide, il semblerait que les deux blocs préfèrent la mise en place de dictatures qui leur sont favorables, que d’une démocratie qu’ils ne maitrisent pas.



Jalon 3 : D’un régime autoritaire à la démocratie : le Portugal et l’Espagne de 1974 à 1982

Pays européens proches du nôtre, la mise en place de la démocratie au Portugal et en Espagne est pourtant beaucoup plus récente qu’en France. Ces deux pays ont évolué pendant de nombreuses années sous des régimes autoritaires.


L’Espagne et le Portugal, des dictatures longues, des dirigeants phares

Le Portugal est dirigé de 1932 à 1968 par Antonio Salazar. En tant que président du Conseil des Ministres, il élargit peu à peu son pouvoir pour devenir un dirigeant difficilement contestable au Portugal. Il refuse d’abandonner les colonies africaines et maintient son armée au combat, notamment en Angola pour préserver les terres acquises. En 1968, il se retire du pouvoir après un AVC.

Histoire; Thème 1 : Comprendre un régime politique, la démocratie; 1re générale; Avancées et reculs des démocraties

Portrait d'Antonio Salazar


A la fin de la guerre civile de 1939, c’est le général Franco qui s’installe à la tête de l’Espagne. Il est donc issu de la puissance militaire, et instaure une dictature. Il restera 36 ans au pouvoir, jusqu’à sa mort en 1975.


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Portrait de Franco


Une transition pacifique

Au Portugal comme en Espagne, le retrait du dirigeant historique laisse un flou politique qui rend possible des réactions et des tentatives démocratiques.

Au Portugal, il faut attendre 1974 pour voir l’armée se retourner contre le pouvoir, et ainsi remettre en cause les guerres coloniales. La révolution des Œillets se veut pacifique : les habitants sont invités à rester chez eux, tandis que l’armée marche sur Lisbonne. Mario Soares, figure de la révolution, sera élu démocratiquement premier ministre en 1976. La révolution des Œillets illustre une révolte maîtrisée et non violente, suffisante à la mise en place d’un nouveau régime.

En Espagne, la mort de Franco ouvre la voie à la rédaction d’une nouvelle constitution, approuvée par référendum en 1976, à 88%. Une monarchie constitutionnelle est créée, mais basée sur la démocratie ! Le roi représente l’État, mais le gouvernement est issu des chambres des représentants, élues par le peuple.


Des démocraties à préserver

En 1981, le colonel Tejero tente un coup d’État au Parlement. Cela montre l’opposition et la défiance militaire face à la démocratie. C’est ainsi le roi lui-même, Juan Carlos, qui intervient pour rassurer son peuple à la télévision, et qui conforte le pouvoir de la constitution. Ce coup d’État sera ainsi rapidement avorté par la légitimité du roi et de la constitution.

Tu peux ainsi voir que la démocratie reste un régime qui fait peur, et qui n’est pas toujours désiré. Le poids de l’histoire et la persistance de dirigeants identiques à la tête d’un pays (la longévité de Vladimir Poutine à la tête de la Russie est un exemple contemporain) rend difficile l’expression démocratique et l’exercice des libertés individuelles.


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Questions fréquemment posées sur les crédits

De quand date la démocratie espagnole ?

Quelles sont les dérives de la démocratie chez Tocqueville ?

Quel pays majeur s'oppose à la démocratie chilienne dans les années 1970 ?

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