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Etats et religion : une inégale sécularisation

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Etats et religions : une inégale sécularisation

Le plus important en quelques mots

La sécularisation désigne la transition de quelque chose de religieux vers quelque chose de laïc : lorsque l'on parle de la sécularisation de l'Etat, c'est étudier comment le pouvoir politique tente de se détacher de l'influence religieuse, ou du moins des symboles religieux. Tu vas voir que la sécularisation n'est pas abordée partout de la même manière, et que la religion pèse encore sur de nombreux pays.



Jalon 1 : La laïcité en Turquie, l'abolition du califat en 1924 par Mustapha Kemal

Si la Turquie est aujourd'hui un pays en proie à de nombreuses contestations face à un tournant autoritaire abordé par le président Erdogan, l'histoire Turque de l'entre-deux-guerres se veut progressiste, et en éloignement progressif de l'influence religieuse.


Un territoire neuf, fruit des traités de la première guerre mondiale

La Turquie telle qu'elle est connue aujourd'hui doit se structurer après la première guerre mondiale suite au démantèlement de l'empire ottoman. Cette ancienne grande puissance, sortie défaite du conflit, est totalement démantelée et redécoupée par les traités successifs. En 1923, le traité de Sèvres atteste des nouvelles frontières de la Turquie, après une série de conflits qui les oppose notamment à la Grèce, un autre pays qui tente de conserver une part des territoires autrefois sous influence ottomane. Le redécoupage des frontières s'accompagne d'importantes vagues migratoires entre la Turquie et la Grèce : près d'un million de personnes quittent la Grèce pour la Turquie, et inversement. Ce brassage humain et culturel entre les nations, les pays, impose une totale recomposition culturelle.

Histoire; Thème 5 : Analyser les relations entre Etats et religions; 1re générale; Etats et religion : une inégale sécularisation

La construction de la Turquie


L'abolition du califat, une transition majeure

Mustafa Kemal, issu de l'armée ottomane, n'accepte pas cette recomposition territoriale, et renverse le sultan ottoman dès 1922. S'il est contraint d'accepter le traité de Sèvres, il entame une série de réformes dès 1924 pour tenter de redorer la Turquie et de se structurer selon des valeurs et des traditions en écho à la "nation turque". Mustafa Kemal doit arbitrer entre les revendications nationalistes qui témoignent un attachement aux valeurs de l'islam, et les mouvements qui demandent davantage de laïcité. En abolissant le califat en 1924, Kemal a fait son choix : il remet en cause la logique du califat selon laquelle l'autorité religieuse doit pouvoir contrôler une communauté de 300 millions de musulmans. Il y préfère la construction d'un état politique basé sur la laïcité, déclare la Turquie comme une république (constitution de 1924).


Un renouveau culturel et démocratique important

Délaisser le califat et la suprématie de la religion, c'est aussi mettre en place un nouveau modèle culturel : les symboles religieux et les symboles d'autorité quittent peu à peu la sphère publique. Les hommes ne peuvent plus porter le turban. L'Islam n'est officiellement plus religion d'Etat depuis 1928, et les écoles religieuses sont fermées. La polygamie est interdite dès 1926. Les femmes obtiennent le droit de vote et d'éligibilité en 1934 : elles sont également éligibles. 



Jalon 2 : Etats et religions dans la politique intérieure des Etats-Unis depuis la seconde guerre mondiale

Les discours des présidents des Etats-Unis se terminent régulièrement par la formule : "God bless America", signifiant "que Dieu bénisse l'Amérique". La formule semble inimaginable dans la laïcité à la Française ! Arbitrant entre la sécularisation nécessaire du pays, et les symboles ancrés dans l'histoire, le système américain est parfois encore flou.


Une construction de la société par la religion

Les Etats-Unis, de par leur histoire, rassemblent des populations venues d'univers différents et d'origines différentes. Cela se retrouve également dans les croyances religieuses : si la religion chrétienne est plus que majoritaire (70% des américains se déclarent chrétiens), leur façon d'exercer leur religion varie, et les courants religieux sont nombreux (évangéliques, catholiques, protestants, anglicans...). Si de plus en plus de personnes avouent croire en Dieu sans forcément pratiquer leur religion, la cohabitation des croyances est un fait incontestable.

La religion a permis, depuis la seconde guerre mondiale, de servir d'émancipation à des groupes qui étaient mis à l'écart de la société par le racisme notamment. Les afro-américains, en se regroupant dans des "black church", ont construit leur identité et leurs revendications pour un système plus égalitaire. Réunir les individus sous la bannière de "Dieu" permet de gommer les différences, notamment de couleurs de peau. C'est l'un des arguments de Martin Luther King, jusqu'à son assassinat en 1968.


Des symboles religieux omniprésents...

La place de Dieu dans la construction américaine laisse donc encore des traces : lors de la cérémonie d'investiture, le président de la République prête serment sur la Bible. Les dollars, la monnaie américaine, contient la devise "In God we trust" ("Nous croyons en Dieu"). Aujourd'hui, c'est sur fond de discours religieux que des voies s'élèvent contre le mariage homosexuel, ou même contre l'avortement dans certains Etats. Ce recul sur les droits fondamentaux a été alimenté par le mandat de Donald Trump, lui-même pourvoyeur de la religion dans sa gouvernance, présentant le peuple américain comme un peuple chrétien.

Histoire; Thème 5 : Analyser les relations entre Etats et religions; 1re générale; Etats et religion : une inégale sécularisation

Le dollar américain, portant la devise "In God we trust"


...pour une tolérance peu à peu dans les textes

Dès le projet constitutionnel de 1786 (constitution adoptée en 1787), la loi prévoit que le pouvoir ne pourra ni désigner religion officielle, ni interdire la pratique d'une quelconque religion. Peu à peu, les Etats-Unis s'orientent plus vers un système de tolérance des différentes religions, que d'un gommage de la religion. En effet, les monuments religieux peuvent toujours être subventionnés par les fonds publics, en respectant des règles strictes. Des bâtiments immenses accueillent des milliers de fidèles (les Megachurch), positionnant alors la religion comme un temps fort de la vie en communauté. En 2019, le congrès accepte de modifier son règlement pour permettre aux élu.e.s de porter le foulard, la kippa ou le turban, symbole religieux.

En ce sens, les Etats-Unis prennent la direction opposée de la France, qui tend plutôt à masquer tous les signes religieux dans la vie publique et politique.


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Questions fréquemment posées sur les crédits

Quand est aboli le califat en Turquie ?

Que désigne la sécularisation ?

Quand est assassiné Martin Luther King ?

Beta

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