Politiques européennes entre compétitivité et cohésion territoriale

L’essentiel en quelques mots

Dans un contexte de mondialisation et de libéralisme économique global, l’UE est en compétition avec le reste du monde, notamment des géants économiques tels que les États-Unis, la Chine et les puissances émergentes. Dans ce résumé, tu vas étudier comment l’UE tente de concilier des politiques d’attractivité avec la lutte contre les inégalités territoriales.

Une UE qui encourage la compétitivité des territoires

Les politiques de compétitivité

L’Union européenne développe des politiques d’attractivité afin d’attirer les investissements directs à l’étranger (IDE) sur son territoire. Cette stratégie passe par une libéralisation de l’économie et une spécialisation des territoires en termes de production. Cela fait jouer la libre concurrence et vise la valorisation des territoires, mais a des conséquences sociales décriées.

Exemple

Le phénomène de dumping social, soit la mise en concurrence des travailleurs en jouant sur les inégalités salariales, n’est plus autorisé depuis 2018 dans l’UE.

Une des premières politiques ayant vu le jour, la PAC (politique agricole commune), en 1962, visait à moderniser l'agriculture européenne pour atteindre l'autosuffisance alimentaire, mais surtout pour en faire une agriculture productiviste et rentable.

De cette manière, la France est devenue la première puissance agricole européenne. Toutefois, les conséquences du modèle de l’agriculture intensive sur l’environnement et la surproduction, ont mené à une réorientation de cette politique qui encourage aujourd’hui une agriculture plus durable.

La compétitivité des territoires passe aussi par des politiques qui visent à promouvoir la recherche et les hautes technologies, afin de concurrencer les États-Unis, loin devant dans ce domaine. En cela, la Stratégie Europe 2020 visait à porter les dépenses de recherche et développement à 3 % du PIB de l'UE.

Les partenariats public/privé

L’UE encourage les cofinancements entre les États et des acteurs privés en charge d’un aménagement dans un pays membre. Cette politique a permis le financement d’infrastructures très chères, mais a pu poser problème sur les hausses de coûts, les retards de livraison ou encore le problème des investissements extra-européens discutables.

Exemple

Les investissements chinois dans la modernisation des ports européens (Bilbao, le Pirée, Valence) font débat sur la place des investisseurs étrangers en Europe.

Les agglomérations économiques

L’UE soutient les agglomérations économiques, des réseaux d’acteurs d’une même branche d’activité qui travaillent en partenariat dans le cadre d’une production commune.

C’est ce que l’on voit à Toulouse avec la concentration d’acteurs de l’aéronautique sur le site d’Airbus. Il s’agit de la même logique qui régit les pôles de compétitivité, encouragés par l’UE et les technopôles à une échelle locale.

Les politiques de cohésion, au cœur du projet européen

Les inégalités territoriales sont encore fortes au sein de l’UE

Toutefois, on retrouve au sein de l’UE des territoires en marge et des poches de pauvreté. Les régions les plus aidées sont celles dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne.

C’est le cas des pays de l’ex-Europe de l’Est ou des régions ultrapériphériques (RUP) comme les territoires ultramarins, mais aussi des périphéries méridionales moins intégrées aux dynamiques européennes. À l'inverse, la dorsale européenne, ou Northern Range, constitue le cœur économique de l'UE.

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1: Saint-Martin (France-Pays-Bas) 2: Guadeloupe (France) 3: Martinique (France) 4: Guyane (France) 5: Açores (Portugal) 6: Madère(Portugal) 7: Canaries (Espagne) 8: Mayotte (France) 9: La Réunion (France)

​Les régions ultrapériphériques dans l'UE

La politique régionale de l’UE pour favoriser la cohésion

Afin de réduire les inégalités, des fonds communautaires sont alloués à des projets ayant pour fin l’intégration des espaces marginalisés. C’est l’objectif majeur du FSE (Fonds social européen) ou du FEDER (Fonds européen de développement régional).

Exemple

L’Irlande a particulièrement profité de cette politique de cohésion, notamment grâce à la PAC, qui lui a permis une croissance économique fulgurante et lui a valu le surnom de “tigre celtique” dans les années 2000.

De la même manière, les eurorégions, structures de coopération transfrontalière entre plusieurs États européens, sont des territoires moteurs de l’intégration au sein de l’UE. Elles se déclinent à différentes échelles, comme le montre l’exemple de l’Eurodistrict trinational de Bâle, créé en 2007 et qui fait figure de projet pilote en la matière.

Les axes prioritaires de la politique de cohésion de l’UE pour la période 2021-2027 sont : l’innovation, la transition énergétique, l’intégration des réseaux de transports et de communication, la baisse des inégalités sociales et la démocratisation. De plus, on observe de nouveaux objectifs environnementaux, à travers le Pacte vert européen qui vise une Europe neutre en carbone en 2050.

Des résultats mitigés

Compétitivité et cohésion des territoires apparaissent souvent comme des objectifs contradictoires. Les territoires les plus développés de l'UE comme les métropoles sont en concurrence avec leurs rivales du monde entier dans la mondialisation.

On tente donc sans cesse de renforcer leur compétitivité, au risque de creuser encore plus les inégalités entre les métropoles européennes, mais aussi à l’échelle infranationale.