La mondialisation : atouts, nouveaux acteurs et échelles de coopération
Le plus important en quelques mots
Si la mondialisation génère une forte croissance économique mondiale, y compris pour certains pays en développement, elle apporte également une concurrence massive entre les Etats, autant sur le plan économique que politique et culturel. Le brouillage des frontières conduit à l'apparition de nouveaux acteurs, mais aussi de nouvelles activités pas toujours légales.
Une mondialisation aux divers aspects
Une dynamique stimulante
L'internationalisation des échanges, notamment commerciaux, a soutenu le développement de pays comme la Chine, l'Inde, ou encore le Brésil. Avec l'internationalisation de la production, un pays comme le Bangladesh pourrait sortir prochainement de la catégorie des pays les moins avancés.
Cette démarche s'accompagne néanmoins d'une hausse des inégalités, notamment sur le plan local, lorsque les fruits de la mondialisation ne bénéficient pas à tous.
La mondialisation permet aussi une ouverture culturelle, rendue possible grâce aux réseaux numériques.
Exemple
Netflix, plateforme de visionnage, est également producteur de contenus audiovisuels dans de nombreux pays.
Des défis communs
L'accélération des flux financiers, commerciaux et humains amène aussi à des défis partagés. La résilience face au changement climatique est au cœur des préoccupations mondiales, car seule la mobilisation internationale permettra de réduire les émissions de gaz à effets de serre.
Les migrations climatiques vont également mettre à l'épreuve les pays industrialisés qui devront accueillir les habitants qui fuient la montée des eaux.
Sur le plan environnemental, la gestion des déchets demande également une organisation mondiale. Si la Chine traitait autrefois la plus grande partie des déchets plastiques, le changement de sa politique en 2018 a perturbé les principaux producteurs de déchets.
En Afrique, le traitement des déchets électroniques dans des pays peu développés se fait au détriment des règles environnementales et des droits humains.
Des activités illicites au-delà des frontières
La multiplication des flux amène également des activités illégales qui s'organisent de façon internationale. Le trafic de drogue profite de la libre-circulation des personnes dans certaines régions du monde. Le trafic d'êtres humains est également présent.
Exemple
L'organisation de réseaux de prostitution constitués de jeunes femmes immigrées non consentantes est considéré comme un trafic d'êtres humains.
L'internationalisation des activités illicites s'accompagne néanmoins d'une coopération des moyens policiers, à l'image d'Interpol, organisation internationale de police criminelle.
Des acteurs en quête d'action
Rivalités entre public et privé
L'essor du commerce international s'est accompagné d'une montée en puissance des firmes transnationales, dont le chiffre d'affaires dépasse parfois le PIB de certains Etats. Implantées partout dans le monde, elles remettent en cause la puissance des Etats et notamment leurs politiques fiscales, qui peinent à s'appliquer à ces nouvelles entités économiques.
Exemple
Une entreprise comme Google fait des bénéfices en France, mais le droit fiscal français ne s'applique pas car l'entreprise a son siège social à l'étranger.
Sur le plan économique, les grandes puissances tentent de se rassembler dans des institutions comme le G20, pour conserver une légitimité et une puissance face aux firmes.
Au niveau associatif, les ONG (organisations non gouvernementales) essaient de porter des actions et des messages pour sensibiliser aux enjeux sociaux et environnementaux qui sont oubliés dans la mondialisation.
Les organisations régionales, nouvelles puissances commerciales
Dans un monde où les Etats sont parfois effacés, le regroupement régional devient une option pour garantir une certaine puissance. L'Union Européenne est l'une des premières organisations régionales : dans le commerce mondial, on ne parle plus des pays de l'UE mais de l'UE en général.
Ces regroupements régionaux, tels aussi l'ACEUM (Canada / Etats-Unis / Mexique) ou encore la ZLECAF (en Afrique), permettent non seulement de peser plus lourd dans le commerce mondial, mais aussi d'accroître les échanges entre pays frontaliers, en créant des règles propres qui s'affranchissent de celles de l'Organisation Mondiale du Commerce.
Légende :
Bleu : UE
Rose : ALENA
Vert : MERCOSUR
Jaune : ASEAN
En pointillés : CETA
Les principales organisations commerciales régionales.
Vers des investissements transnationaux ?
Les firmes comme les Etats peuvent aujourd'hui, à travers la mondialisation, lancer des projets transnationaux. La route de la soie, portée par des entreprises chinoises, a permis l'aménagement de lignes de chemins de fer en Afrique pour le transport de marchandises.
Toujours dans les transports, des lignes européennes de train se développent pour relier les pays entre eux, avec l'apport des compagnies ferroviaires nationales.
Exemple
Le TGV Lyria est un projet de coopération entre les compagnies nationales de chemin de fer françaises et suisses, elles-mêmes portées par les investissements gouvernementaux.
Une mondialisation à reculons ?
Une coopération à deux vitesses
Si les accords internationaux sont nombreux, tous les Etats ne ratifient pas tous les éléments de ces accords. Sur le plan financier, la Chine refuse la régulation de sa monnaie par des institutions internationales. Sur le plan environnemental, la mandature de Donald Trump aux Etats-Unis s'est traduite par un rejet de l'accord de Paris sur le climat.
Au niveau fiscal, la coopération se trouve menacée par la concurrence. Pour attirer des capitaux étrangers, certains Etats n'hésitent pas à adapter leur politique fiscale, voire à cacher des investissements.
Exemple
Singapour est un paradis fiscal qui garantit l'anonymat des propriétaires d'actifs ou de comptes bancaires.
Un retour au protectionnisme
Si la mondialisation a accéléré la division internationale du travail, elle a conduit à des délocalisations massives. La crainte de perdre son emploi, ou la crainte de la concurrence étrangère, pousse au rejet de nouveaux accords internationaux.
Le CETA, accord de libre-échange entre le Canada et l'Union Européenne, a mobilisé de nombreux manifestants qui craignaient l'importation massive de viande bovine américaine.
Avec l'abaissement des droits de douane, les Etats trouvent aujourd'hui d'autres moyens de limiter les importations, avec des règles drastiques sur l'hygiène des produits, ou simplement avec la mise en place de quotas.
Oui à l'argent, non aux humains
L'accélération des flux commerciaux ne laisse pas toujours présager d'une accélération des flux humains. La question migratoire est laissée de côté par des pays qui pourtant échangent entre eux. Les Etats-Unis commercent beaucoup avec le Mexique, mais gardent leurs frontières pour limiter les flux humains.
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Durée:
Unité 1
La mondialisation : atouts, nouveaux acteurs et échelles de coopération
Test final
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Questions fréquemment posées sur les crédits
Qu'est-ce que le protectionnisme ?
C'est un ensemble de mesures qui visent à limiter la concurrence des entreprises étrangères.
Quelles activités illicites sont issues de la mondialisation ?
Le trafic d'êtres humains, la fraude fiscale, le trafic de drogue...
Qu'est-ce qu'un accord régional ?
C'est un accord, souvent commercial, entre pays qui souhaitent faciliter leurs échanges au sein d'une zone géographique définie.