Façades maritimes : vecteurs essentiels de la mondialisation

Le plus important en quelques mots

La majorité des biens que nous consommons circule par la mer, c’est dire l’importance des voies maritimes dans la mondialisation des échanges. Dans ce résumé, tu vas mesurer l’ampleur du trafic maritime mondial, ses défis et l’inégale intégration des Etats dans ce trafic.

La maritimisation des échanges

L’importance du trafic maritime mondial

Plus de 90% du commerce mondial est transporté par voie maritime et ce commerce augmente d’environ 7% chaque année. La mondialisation des échanges est donc indissociable de sa maritimisation, c’est-à-dire de sa circulation sur les mers et les océans.

Les coûts et les temps de transport ont énormément diminué grâce à diverses évolutions techniques : on parle alors d’une révolution des transports maritimes (RTM). Les navires deviennent plus gros et se spécialisent pour la plupart (porte-conteneurs, méthanier, pétrolier…)

Exemple

Maersk (Danemark) ou CMA CGM (France), de grandes firmes transnationales d’armateurs, dominent le secteur et accompagnent ces transformations.

Une tendance au gigantisme

L’une des innovations majeures dans les échanges maritimes mondiaux du XXe siècle est la conteneurisation. Ce terme désigne le fait de transporter des marchandises dans des conteneurs, ces boîtes métalliques de taille standardisée.

Les ports du monde entier se sont adaptés au gigantisme des navires et à la croissance ininterrompue des flux. Aujourd’hui, les plus gros porte-conteneurs atteignent une capacité de 100 000 EVP (équivalent vingt pieds), ce qui correspond à une longueur de 400 m et à plus de 20 000 boîtes à bord.

Exemple

Le port en eau profonde de Shanghai est construit en 2005 pour accompagner le gigantisme des navires. En Asie, les ports de Singapour et Hong Kong sont aussi aptes à accueillir d'énormes cargos, tout comme celui de Rotterdam en Europe.

Une intégration inégale à la mondialisation

Des espaces maritimes surexploités

Les navires suivent des routes précisément balisées et surveillées. Les flux principaux relient les grandes aires de puissance de la planète, à la fois espaces de production et de consommation. Quelques passages stratégiques ponctuent les routes principales, ce sont les choke-points.

Exemple

Les détroits de Malacca, de Bab-el-Mandeb, de Gibraltar, d’Ormuz, les canaux de Suez et Panama ou encore la Manche consituent des choke-points.

1. Le canal de Panama 2. Le détroit de Gibraltar 3. Le canal de Suez 4. Le détroit de Bab-el-Mandeb 5. Le détroit d'Ormuz 6. Le détroit de Malacca

Les passages stratégiques des routes maritimes mondiales

En outre, certains océans sont plus empruntés que d’autres à l’instar du Pacifique qui est devenu l’océan de la mondialisation. En 2018, 27.8 millions de conteneurs l’ont traversé, contre 8.1 millions pour l’Atlantique.

Les espaces en retrait

Certains Etats n’ont pas de littoral et sont donc, de fait, marginalisés dans la mondialisation. Ce sont des pays enclavés.

Exemple

L’Arménie dans le Caucase, ou l’Ouzbékistan en Asie centrale, sont peu ou indirectement reliés à la mondialisation, n’ayant pas de façade maritime.

D’autres espaces possèdent des littoraux, mais des arrière-pays pas assez développés pour être intégrés à la mondialisation, ou des ports sous-calibrés par rapport aux standards mondiaux. C’est le cas d’une grande partie de l’Afrique et de l’Amérique du Sud, qui peinent à moderniser leurs infrastructures portuaires.

Les défis de la maritimisation des échanges mondiaux

Des itinéraires en mutation

Les routes maritimes évoluent en permanence, en fonction de la conjoncture économique ou politique mais aussi du changement climatique.

Exemple

L’ouverture récente d'un passage au nord-est de la Russie du fait de la fonte de la banquise réduit de treize jours le temps nécessaire pour relier l’Europe à l'Asie, par rapport à la route empruntant le canal de Suez.

En outre, certains passages peuvent momentanément être fermés du fait de certaines configurations géopolitiques et de leur importance géostratégique.

Ainsi en 2019, le détroit d’Ormuz a failli être fermé par l’Iran. Or 35% des hydrocarbures mondiaux transitent par ce passage.

La pollution due à l’intensité du trafic maritime

Les compagnies de transport maritime ont pour défi de limiter les accidents tel que les marées noires et de réduire les importants dégagements de gaz à effet de serre des navires. Pour cela, une gouvernance mondiale des mers et des océans est nécessaire.

Le défi des autoroutes de l’information

Le développement des technologies de l'information et de la communication à l'échelle mondiale nécessite de développer des « autoroutes de l'information ». 90% des télécommunications et de l’Internet passent par des câbles de fibre optique posés au fond des mers.

On estime leur longueur totale à 1,3 million de kilomètres. Ces réseaux sont ainsi eux-mêmes devenus des ressources à protéger et des enjeux stratégiques majeurs des océans.

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