Les critères d'intégration dans la mondialisation

Le plus important en quelques mots

La mondialisation désigne l'accélération des flux économiques, humains, financiers ou encore diplomatiques entre les pays. Les échanges se multiplient et permettent le développement de territoires autrefois isolés. Néanmoins, tous les territoires ne profitent pas équitablement de la mondialisation.

Des critères d'intégration différents

Les échanges commerciaux au cœur de la mondialisation

Participer aux échanges commerciaux dans le monde est un signe important d'intégration. C'est à travers l'essor du commerce international que des pays comme la Chine, l'Inde ou le Brésil ont pu connaître une croissance rapide.

Aujourd'hui, le commerce mondial est coordonné par des firmes transnationales (FTN), présentes partout dans le monde, mais dont le plus grand nombre de sièges sociaux reste aux États-Unis. La Chine, au-delà d'accueillir l'activité industrielle, est de plus en plus un berceau de décisions entrepreneuriales, en étant le 2e pays du monde avec le plus de FTN basées sur leur territoire.

Nombre de firmes par état

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Les marchés financiers, pour leur part, restent concentrés sur l'hémisphère Nord.

Une définition politique et diplomatique de la mondialisation

Pourtant, l'intégration dans la mondialisation se joue aussi dans la présence politique. L'ouverture diplomatique, qui peut se quantifier par le nombre d'ambassadeurs dans les pays, témoigne de la volonté de coopération entre les États.

En ce sens, la Chine paraît moins intégrée que les États-Unis ou l'Australie, de par son modèle politique encore très fermé, où les libertés humaines sont limitées.

Exemple

En accueillant des institutions internationales comme le siège de l'ONU ou du FMI, les États-Unis se positionnent diplomatiquement dans la mondialisation.

​Des critères géographiques difficiles à surmonter

La situation géographique des territoires reste un élément majeur de l'intégration, car elle influence justement l'entrée dans le commerce mondial. Les territoires qui n'ont pas d'accès à la mer partent avec un handicap. 

Pourtant, des territoires difficiles d'accès font aussi l'objet de convoitises pour leurs ressources, notamment fossiles. La fonte des glaces ouvre les voies de l'Arctique. Le Sahara apparaît pour sa part comme une réserve majeure d'hydrocarbures.

Des acteurs structurant la mondialisation

Les firmes transnationales, accélérateurs des échanges

Une firme transnationale est une entreprise qui possède un siège social dans un pays (la maison mère) mais des entreprises à l'étranger (les filiales). Les firmes brouillent les frontières, puisqu'une seule entreprise peut être présente partout dans le monde, à travers ses investissements directs à l'étranger (IDE).

Une grande partie des échanges internationaux se fait d'ailleurs intra-firmes. Les firmes affectent les différentes productions en fonction des avantages de compétitivité des pays. On parle alors de division internationale du travail.

Exemple

Dans la production de l'iPhone, Apple produit des composants en Europe, produit les puces électroniques et assemble l'appareil en Chine, et ajoute les technologies de pointe comme le Bluetooth aux États-Unis.

Pour faciliter les échanges intra-firmes, certaines compagnies investissent elles-mêmes dans des infrastructures de transport à l'étranger.

Des États qui jouent sur leur attractivité

Devant la puissance des firmes, il ne semble rester aux Etats que la facilitation à l'implantation de ces activités. L'aménagement territorial reste une compétence des gouvernements, qui ont la charge de développer les infrastructures de transport, les quartiers d'affaires, etc.

Les hubs, portuaires ou aéroportuaires, sont des portes d'entrées sur les territoires qui permettent de redistribuer les flux à l'intérieur des terres.

Exemple

L'aéroport JFK de New York est un hub : il capte les flux aériens internationaux pour les redistribuer sur le territoire des Etats-Unis.

L'investissement dans la recherche et le développement est aussi du rôle de l'Etat, à travers l'investissement financier dans les laboratoires de recherche ou les universités.

L'intégration mondiale dans la recherche peut se quantifier à travers le nombre de brevets déposés dans les pays. La recherche participe à une montée en compétences et à la création d'activités à forte valeur ajoutée.

Une mondialisation instable

Une intégration inégale

Tous les pays ne bénéficient pas des mêmes retombées de la mondialisation. Les pays isolés géographiquement restent en marge, au même titre que les pays dont la situation politique peine à se stabiliser. La pauvreté et l'insécurité ne permettent pas d'attirer d'IDE.

Exemple

Pourtant idéalement située, la Libye n'attire pas d'IDE à cause de l'insécurité qui règne dans le pays.

Une intégration discontinue

L'intégration dans la mondialisation n'est pas un processus durable, surtout dans un système financier où les investissements s'effectuent et se retirent rapidement.

La crise économique de 2008 a mis à mal l'attractivité de la Grèce, qui retrouve maintenant des investissements grâce à de nombreuses privatisations (désengagement de l'Etat).

L'intégration dans des organisations transnationales comme l'Union Européenne facilite les flux commerciaux et humains. Mais commence à se poser la question des mouvements politiques qui souhaitent en sortir, ou des pays qui y sont parvenus (Brexit).

Une mondialisation qui creuse les inégalités locales

Avec la création des villes mondiales qui accueillent la plupart des investissements et des flux, le fossé s'est creusé avec les campagnes. Au Vietnam, 70% des IDE sont concentrés dans la capitale. 

Les inégalités s'accroissent entre villes et campagnes, mais aussi au sein même des villes, avec l'accroissement des revenus qui crée la gentrification : les classes populaires sont rejetées en bordure des grandes métropoles, parfois dans des bidonvilles.

Enfin, le déménagement de l'activité industrielle et manufacturière dans des pays "ateliers" a laissé un fossé dans des territoires qui peinent à se reconvertir.

Exemple

Aux Etats-Unis, l'attractivité des villes et la désindustrialisation de la région des Grands Lacs a doublement accentué les inégalités territoriales.