Câbles sous-marins, infrastructures essentielles de la mondialisation
L'essentiel en quelques mots
La mondialisation, qui est la mise en relation des différentes parties du monde entre elles, implique des flux informationnels considérables. Or, le transport des flux d’informations est assuré par les réseaux de câbles sous-marins. Dans ce résumé, tu vas comprendre l’importance de ces réseaux dans la mondialisation.
La mise en place des câbles sous-marins
Ces câbles disposés au fond des océans constituent le moyen le plus fiable et le plus efficace pour faire circuler l’information tout autour du globe. Le premier d’entre eux a été déployé en 1856 entre l’Europe et l’Amérique du Nord, afin que le Vieux Continent communique avec le Nouveau Monde par le biais du télégraphe.
Aujourd’hui, il y a environ 460 câbles dans le monde, sur une longueur totale de plus de 1.1 million de km. Les câbles sous-marins évitent la perte de temps provoquée par la transmission par satellite. Aujourd'hui, environ 99 % du trafic intercontinental (données et téléphone), est transmis sous les océans.
1. Station d'atterrissement A. Les câbles sont enterrés à proximité des littoraux afin d'être protégés
2. Des répéteurs sont installés tous les 100 km et amplifient le signal optique.
3. Station d'atterrissement B.
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Des câbles sous-marins au fond des mers
Ces grands réseaux de câbles sous-marins sont entretenus et réparés par des navires-câbliers, spécialisés dans les techniques de réparation et de pose appliquées aux fonds marins.
Le rôle des câbles sous-marins dans les télécommunications mondiales
Ces câbles représentent un enjeu stratégique et géopolitique pour les États, car la majorité des informations transitent par ce biais. Le contrôle de ces réseaux est donc crucial.
Exemple
Les États-Unis et le Royaume-Uni sont en position de lire au moins un quart des échanges transatlantiques, et peuvent s'opposer à l'installation de câbles.
De la même manière, en temps de guerre, ces câbles constituent des cibles privilégiées pour l’espionnage. Des mouchards peuvent être placés sur certains câbles, de même que certains câbles peuvent être coupés pour entraver la communication de l’ennemi.
Ils sont aussi des outils de pouvoir pour les grandes firmes transnationales (FTN) comme les GAFAM (les géants du Web — Google, Apple, Facebook-Meta, Amazon et Microsoft) et les entreprises de télécommunications comme Orange ou Bouygues, qui sont les premiers investisseurs dans les câbles sous-marins.
Exemple
En 2021, un consortium mené par Facebook, Microsoft et Vodafone, a prévu le déploiement du câble « Amitié », long de 6 600 km, qui reliera les États-Unis au Royaume-Uni et à la France (atterrissage du câble confié à Orange).
L’influence des grandes puissances de l’internet menace de priver les pays et les populations défavorisées du partage libre de l’information, puisque ces compagnies sont indépendantes des États. Cela crée des conflits d’acteurs.
Un réseau de câbles sous-marins vulnérable
Les câbles sous-marins se trouvent dans les océans, qui sont des milieux naturels imprévisibles et parcourus par des activités humaines diverses et intenses.
Ainsi, les bateaux chalutiers, les avalanches sous-marines, les jaillissements brûlants venant des dorsales, les morsures de requins, les tsunamis et tempêtes en tout genre peuvent endommager ces réseaux.
Exemple
En 2012, l'ouragan Sandy a endommagé de nombreux câbles sous-marins sur la côte Est des États-Unis. L'ensemble du réseau entre l'Amérique du Nord et l'Europe a été interrompu pendant des heures.
Ce réseau est d’autant plus vulnérable qu’il dessert des régions en développement, pour lesquelles les câbles sont moins nombreux et moins performants.