Féodalité et affirmation d'un pouvoir étatique central
Le plus important en quelques mots
Dans ce résumé, tu en sauras plus sur la dynastie capétienne, sur le processus d'affirmation du pouvoir des rois de France, et tu verras comment ils ont amorcé la construction d'un Etat moderne.
Le pouvoir royal sous la dynastie des Capétiens (987-1328)
Hugues Capet et les Capétiens
Fondée par Hugues Capet (987-996), la dynastie des Capétiens dure de 987 à 1328. Lors de l'avènement de cette dynastie, le royaume de France était dominé par les grands seigneurs du royaume. Ils ont élu Hugues Capet roi. À sa mort, le pouvoir royal est revenu à son fils.
Domaine royal et système féodal
Le roi ne gouverne que le domaine royal. Le reste du royaume est dominé par les grands seigneurs. Les seigneurs sont liés les uns aux autres par l'hommage : le vassal fait un serment de fidélité à son suzerain en échange d'un fief. Les vassaux doivent fidélité et assistance à leur suzerain, notamment en lui donnant conseil et pour faire la guerre.
Le roi, lui, n'est que le seigneur des seigneurs : il est au sommet de la pyramide vassalique, mais il n'a pas autorité sur les domaines des grands seigneurs (ses vassaux) ou sur les vassaux de ses vassaux. La cérémonie du sacre permet néanmoins d'affirmer qu'il détient son pouvoir de Dieu.
Les Capétiens étendent le domaine royal par la guerre, ou bien par des achats, des mariages ou encore des confiscations. Philippe Auguste (1180-1223) parviendra à réunir une grande partie du royaume sous son autorité directe. Mais cette concentration des terres entre les mains des rois de France ne durera pas.
L'empereur Charlemagne, source d'inspiration pour les Capétiens
Charlemagne devient un modèle pour les Capétiens. Il avait réuni toutes les terres de son empire sous son autorité : il n'était le vassal de personne. Il avait mis en place les symboles du pouvoir royal : le globe dans sa main est le symbole impérial, et la couronne et la croix montrent que le roi est sacré : il tient son pouvoir de Dieu. Le nœud du sceptre représente des scènes inspirées du règne de Charlemagne.
Couronnement de Charlemagne
La rivalité avec les rois d'Angleterre et la guerre de Cent Ans
Une grande rivalité naît avec le roi d'Angleterre. En effet, à partir du XIIᵉ siècle, les rois de France imposent aux seigneurs de leur prêter hommage. Or, le roi d'Angleterre possède de nombreux fiefs dans le royaume de France. Cette cérémonie d'hommage devient une source de tensions entre les deux couronnes.
Le roi d'Angleterre Edouard III (1327-1377) finit par faire valoir ses droits sur le trône de France. C'est le début d'une guerre entre les rois de France et d'Angleterre : la guerre de Cent Ans (1337-1453). Durant cette guerre, le roi Charles VII (1422-1461) finit par récupérer l'essentiel de son royaume, grâce à une femme que tu connais bien : Jeanne d'Arc. Après la guerre, son fils Louis XI (1461-1483) va renforcer l'autorité royale dans l'ensemble du royaume.
La construction d'un État moderne
L'extension du domaine royal
Pour constituer un État moderne, il faut un pouvoir central fort. Pour cette raison, comme tu l'as vu plus haut, les rois de France essayent de rassembler l'ensemble du royaume sous leur autorité directe, ils étendent les limites du domaine royal. Comme tu l'as vu, Philippe Auguste est l'un des premiers à avoir ainsi soumis les grands seigneurs à son autorité. Durant la guerre de Cent Ans, le roi Charles V (1364-1380) amorce la reconquête du royaume face aux Anglais, une œuvre que Charles VII va achever.
L'administration royale
Le pouvoir central n'est rien sans une administration pour le soutenir. À cet égard, Philippe Auguste va développer et renforcer l'administration royale. Il envoie des représentants en son nom : ce sont les baillis (dans le nord) et les sénéchaux (dans le sud). Ils doivent lever les impôts et rendre la justice.
La création d'une armée royale permanente
Avant le règne de Charles V, l'armée était levée de manière ponctuelle, en fonction des besoins, parmi les nobles et les chevaliers qui, théoriquement, devaient fidélité au roi ou à ses vassaux. Le roi n'avait donc pas la garantie d'avoir des forces à sa disposition à tout moment, ce qui affaiblissait son pouvoir.
Charles V met en place une armée permanente. Elle est dirigée par un officier appelé le connétable.
Les ordonnances et la justice royale
Le roi gouverne le royaume par voie d'ordonnances. Il est assisté par le conseil de France. Par ailleurs, la justice royale se développe et se superpose à celle des grands seigneurs. Louis IX, dit Saint-Louis (1226-1270), est particulièrement connu pour avoir renforcé la justice royale.
Le renforcement de la monnaie et la fiscalité royale
Un pouvoir central sans monnaie forte est un pouvoir faible. La monnaie devient un privilège royal. Charles V lance une nouvelle monnaie qui garantit l'indépendance financière de la couronne vis-à-vis des seigneurs et des États généraux.
La monnaie favorise le commerce, mais aussi le paiement des impôts royaux. Le roi n'a plus besoin de négocier chaque année les impôts avec les États généraux. La guerre de Cent Ans aura participé à l'augmentation des impôts royaux. Une fois la guerre finie, ces recettes fiscales pérennes serviront à financer la défense du royaume.
Pièce de monnaie
À retenir
Dates
987-996 : règne d'Hugues Capet.
987-1328 : dynastie des Capétiens.
1337-1453 : guerre de Cent Ans.
Définitions
Dîme : Impôt en nature prélevé par l'Église sur les récoltes.
Sacrement : Rituel mettant en lien le fidèle avec Dieu.
Cens : Taxe payée par le paysan en échange de la terre qu'il cultive.
Adoubement : Cérémonie au cours de laquelle un écuyer est ordonné chevalier.
Seigneur : Une personne noble qui exerce son pouvoir et rend la justice sur un domaine.
Personnages
Louis V : Dernier roi carolingien (986-987).
Hugues Capet : Roi capétien de 987 à 996.
Charlemagne : Empereur de 800 à 814.