Construction de la démocratie depuis 1789
Le plus important en quelques mots
A notre époque, tu es libre de croire et de dire presque tout ce que tu veux. Et quand tu seras majeur, tu pourras participer à la vie politique de ton pays et aller voter. Dans ce chapitre, tu vas découvrir comment la liberté d'expression, la liberté de culte, la laïcité et le droit de vote sont devenus des éléments essentiels de ta vie de citoyen.
La liberté d'expression
La censure royale
Avant la Révolution, la liberté d'expression n'existe pas. Le roi est le seul à décider de ce qui peut être publié ou pas : c'est la censure royale.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 abolit la censure. Ce sont les articles 10 et 11 qui garantissent la liberté d'expression. Les citoyens sont désormais libres de leurs opinions politiques ou religieuses et ils peuvent les partager librement.
Le retour de la censure
Durant la Terreur, la censure réapparaît : Robespierre fait interdire de nombreuses publications. Et en 1810, Napoléon Ier rétablit la censure officiellement. Il faut attendre la IIIe République pour que la liberté d'expression soit réaffirmée pour de bon.
La réaffirmation de la liberté d'expression
La IIIe République remet la liberté d'expression à l'ordre du jour. Elle autorise les réunions publiques sans demande d'autorisation préalable (loi du 30 juin 1881). Puis elle abolit la censure et garantit la liberté de la presse (loi du 29 juillet 1881) : les éditeurs et les journaux sont libres de publier ce qu'ils désirent.
La liberté de culte et la laïcité
L'intolérance religieuse au Moyen-âge et sous l'Ancien Régime
Tu t'en souviens sûrement : sous l'Ancien Régime, on pense que le roi exerce son pouvoir par la volonté de Dieu. Le roi de France et l'Eglise catholique sont étroitement liés. L'Eglise contrôle les croyances et condamne les hérétiques et les opposants religieux. Elle les envoie au bûcher ou les excommunie. Les juifs et les protestants sont parfois tolérés, mais ils sont souvent persécutés.
Les débuts de la tolérance religieuse
Tu te rappelles d'Henri IV ? En 1598, il publie l'édit de Nantes : ce texte met fin à des décennies de répression religieuse. Il permet aux protestants de pratiquer librement leur religion. Malheureusement, Louis XIV abroge l'édit de Nantes en 1685.
Les hésitations de la Révolution française
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 garantit la liberté religieuse : c'est l'article 10. Mais la Révolution est dure avec le clergé : les ordres religieux sont interdits et les prêtres sont obligés de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Il faut attendre une loi de 1795 pour que l'Etat garantisse la liberté de religion.
Le libéralisme religieux de l'Empire
Napoléon Ier accorde une place particulière au catholicisme. En 1801, il signe un Concordat avec le pape. Mais le protestantisme et le judaïsme ont aussi leur place dans l'Empire : ils reçoivent un statut officiel.
Le retour d'une religion d'Etat
Sous la Restauration, le catholicisme est déclaré "religion d'Etat". Cela signifie que le catholicisme est la seule religion reconnue par l'Etat.
Le passage à la laïcité sous la IIIe République
Sous la IIIe République, la France passe progressivement à la laïcité. Cela signifie que la religion est exclue de la sphère publique.
Exemple
Il est interdit d'enseigner la religion dans les écoles publiques et les instituteurs ne dépendent plus du clergé.
En 1905, la loi de séparation des Eglises et de l'Etat est promulguée. Cette loi marque officiellement la séparation entre le pouvoir politique et la sphère religieuse : on dit que l'Etat est laïque. Elle garantit l'égalité des citoyens quelles que soient leurs croyances : ils peuvent exercer librement leur religion dans la sphère privée.
Le droit de vote
Le droit de vote censitaire
En 1791, certains citoyens obtiennent pour la première fois le droit de vote. Cependant, il est encore limité : seuls les hommes âgés de plus de 25 ans et qui payent le cens peuvent voter. Le cens est un montant minimum d'impôt à partir duquel le citoyen peut voter. Seuls les citoyens riches peuvent donc voter.
Le suffrage universel masculin (1848)
En 1848, le droit de vote est officiellement accordé à tous les hommes de plus de 21 ans. Il ne se fait plus à main levée et devient secret. Le secret du vote garantit aux citoyens de pouvoir voter sans subir de pression. Ce sont des avancées importantes. Mais tu auras constaté un petit problème : les femmes n'ont pas encore le droit de vote.
Le suffrage véritablement universel : le droit de vote des femmes (1944)
Dans plusieurs pays, des femmes nommées les "suffragettes" luttent pour obtenir le droit de vote pour les femmes. On les appelle "suffragettes", car un vote exprimé s'appelle un "suffrage". En 1944, le droit de vote est officiellement accordé aux femmes en France. Elles obtiennent aussi le droit de se présenter aux élections. Les citoyennes françaises votent pour la première fois en 1945.
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