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Thème 3 : Histoire et mémoires

L'histoire et les mémoires des génocides des juifs et des tsiganes

L'histoire et les mémoires des génocides des juifs et des tsiganes

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Résumés

L'histoire et les mémoires du génocide des Juifs et des Tziganes

Le plus important en quelques mots

Dans une Allemagne nazie profondément antisémite à partir de 1933, les lois anti-juifs et anti-tziganes (une communauté venue d'Inde, ayant immigré en Europe au XVe siècle) se multiplient. Des premières persécutions jusqu'à la mise en place de ghettos pour isoler ces populations du reste des habitants, l'histoire de la Seconde Guerre mondiale aura surtout retenu le génocide de ces populations, décidées par la conférence de Wannsee le 20 janvier 1942. Pour ne pas oublier les 6 millions de morts pendant la Shoah, les générations qui suivent ont eu et ont toujours la responsabilité de préserver la mémoire de cette déportation, mais aussi de juger les criminels de guerre.



Jalon 1 : Lieux de mémoire du génocide des Juifs et des Tziganes

La mémoire de ce génocide se transmet par la mise en place de "lieux de mémoire", dans le but de commémorer et d'informer à propos de la Shoah.


Préserver et montrer les lieux de persécution

La découverte des camps de concentration et d'extermination en 1945 est un choc pour les armées alliées. Les camps de Sobibor, d'Auschwitz-Birkenau, de Belzec, font partie des nombreux camps de concentration (camps de travail forcé) devenus des camps d'extermination, des camps de la mort. Aujourd'hui, certains camps se visitent, au premier rang desquels celui d'Auschwitz (Pologne), qui comporte un musée, mais aussi une portion du camp restée intacte, en mémoire des horreurs commises. En 2019, le camp d'Auschwitz a accueilli 2,3 millions de visiteurs. Il s'agit donc d'un lieu de mémoire qui impose au visiteur un certain respect, pour ne pas dériver dans ce que l'on appelle le "dark tourism".


Ne plus cacher la réalité

Certains camps avaient été, après la Seconde Guerre mondiale, réaménagés, remplacés, comme pour cacher ou oublier ce qui s'est passé. Si le nom d'Auschwitz est connu comme un grand camp de concentration, le camp d'extermination qui est associé est plutôt celui de Birkenau, juste à côté, où les fours crématoires ont été détruits par les nazis en fin de conflit. Ce site est resté longtemps sous silence avant de susciter à nouveau de l'intérêt pour la mémoire collective.

Dans la Shoah, le génocide touche les juifs mais aussi les tziganes, principalement installés à l'Est de l'Europe, dans les Balkans. Le camp de Lety, en République tchèque, avait été oublié de l'Histoire par la construction d'usines sur ce même espace. il a fallu attendre 2018 pour que le gouvernement détruise ces usines et laisse ce lieu "en paix", en souvenir de la déportation des Tziganes.


Implanter des lieux d'apprentissage

Transmettre l'histoire de la Shoah fait partie des grands enjeux de la mémoire, ou des mémoires, de la Seconde Guerre mondiale. Si les camps de concentration visitables sont doublés d'un musée, des lieux de mémoire sont aussi implantés en France comme le mémorial de la Shoah, à Paris. Ce lieu joint à la fois un musée et des lieux de recueillement comme le mur des Noms, portant le nom de 76 000 juifs de France déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce mémorial est inauguré en 2005 par le président Jacques Chirac. Il accueille aujourd'hui visiteurs et scolaires dans un but d'information et de transmission de l'Histoire.

Le mémorial des enfants d'Izieu, dans l'Ain, est un lieu de mémoire consacré à l'arrestation de 44 enfants juifs réfugiés dans une maison d'un petit village, où ils tentaient de poursuivre notamment une vie scolaire, jusqu'à ce qu'une rafle ne vienne les déporter vers les camps de l'Est.



Jalon 2 : Juger les criminels nazis après Nuremberg

L'après Seconde Guerre mondiale est une période intéressante sur le plan judiciaire, amenant à de nouveaux termes juridiques, et à une juste toujours plus internationale.

Les tribunaux de Nuremberg, juger l'après-guerre directement

Sous l'impulsion des Etats-Unis, les tribunaux de Nuremberg sont mis en place dès le 20 juin 1945. Ils visent à juger 22 dirigeants nazis, pour plusieurs chefs d'accusation. Ces tribunaux sont l'occasion d'une jurisprudence et de nouvelles définitions :

  • Le crime contre la paix désigne toute action visant à rompre avec la paix : envahir un pays (comme l'Allemagne le fait avec la Pologne), s'en prendre à des populations, des communautés.
  • Le crime de guerre désigne tous les crimes perpétrés contre des civils, des otages, c'est-à-dire des crimes qui ne sont pas jugés comme légitimes même dans un cadre de guerre.
  • Le crime contre l'humanité désigne l'assassinat, la déportation, le fait de commettre des actes inhumains contre une population pour des motifs ethniques, raciaux ou religieux.

La notion de crime contre l'humanité est ainsi créée pour répondre à l'ampleur de l'extermination juive.

Dans ces procès de Nuremberg, des dirigeants comme Hermann Göring (maréchal du Reich), Joachim Von Ribbentrop (ministre des affaires étrangères) ou Wilhelm Keitel (chef d'Etat-major) sont condamnés à mort.


Des procès individuels et médiatiques

Tous les dirigeants ne sont pas directement jugés après la Seconde Guerre mondiale. Adolf Eichmann, considéré comme l'un des élaborateurs de la solution finale, parvient à fuir et est arrêté seulement en 1960, en Argentine. Son procès se tient en 1961 à Jérusalem, territoire juif. La presse internationale suit ce procès, qui est intégralement filmé. Eichmann est souvent associé à la "banalité du mal", tant ses témoignages semblaient démontrer une absence totale de compassion face aux actes commis. Aujourd'hui, même la philosophie se mêle de la question, s'interrogeant sur la "monstruosité" d'un dirigeant qui a organisé la déportation en Allemagne de 1942 à 1944.

Klaus Barbie, officier SS et surnommé "le boucher de Lyon", avait la responsabilité de faire régner l'occupation allemande à Lyon, et de contrer les actes de résistance française. La torture était notamment utilisée par ses troupes pour faire parler les résistants arrêtés. Après avoir fui en Amérique du Sud, il est extradé par la Bolivie et condamné à Lyon en 1987 à la prison à perpétuité.

Les acteurs de la collaboration, en France, auront eux aussi à répondre de leurs actes : Philippe Pétain est condamné à mort en 1945 à Paris, mais bénéficie de la grâce du président De Gaulle, qui transforme sa peine en prison à perpétuité.


Une justice de grande ampleur en Allemagne

L'Allemagne, entre 1945 et 1949, va elle-même organiser un système judiciaire autour de tribunaux militaires et de tribunaux civils, visant à "dénazifier" le pays et ainsi condamner tous ceux qui ont participé aux crimes de guerre nazis. Néanmoins, cette dénazification ne suit pas forcément le même rythme dans toutes les zones d'occupation (Berlin est découpé en 4 zones, et la zone Est est sous influence soviétique, là où les autres restent attachées au bloc de l'Ouest).

Cette justice doit classer les individus dans plusieurs catégories : principaux coupables, individus compromis, suiveurs... Témoignant de la complexité de juger des individus (membres de l'armée, gardiens de camps) obéissant aux ordres d'un régime totalitaire comme le nazisme. Moins de 3% des personnes jugées seront effectivement condamnés comme de réels coupables. Néanmoins, l'action même de faire justice témoigne d'une volonté de mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Une mémoire que certains qualifieront néanmoins de bafouée, tant certains acteurs auront échappé à la condamnation.



Jalon 3 : Le génocide dans la littérature et le cinéma

La Shoah a été source d'inspiration culturelle dans de nombreux domaines, traduisant une réalité qui passe parfois par la fiction.


Du témoignage...

Les écrits qui ont d'ailleurs servi à alimenter l'histoire, à reconstituer des faits, sont également parfois des œuvres littéraires. Le journal d'Anne Franck, enfant déportée, a été traduit dans de nombreux pays, et fait d'ailleurs parfois l'objet d'une lecture dans le cadre scolaire. Robert Anselme, écrivain français déporté à Dachau, raconte son expérience et la mort de sa soeur dans le livre L'espèce humaine, publié en 1947.


...au reportage...

Le cinéma s'est également saisi du sujet pour tenter de porter sur les écrans la réalité tragique. Le film Nuit et Brouillard d'Alain Resnais sort dès 1956, avec une visée documentaire. En 1993, La liste de Schindler (adapté du roman sorti 10 ans plus tôt) raconte comment un industriel a pu sauver des centaines de juifs en les faisant travailler dans son entreprise. Ces œuvres cinématographiques, si elles sont des films, remplissent un rôle de reportage pour communiquer sur la réalité de la Shoah.


...à la fiction

Enfin, la Shoah est évidemment une inspiration pour de nombreuses fictions qui mettent en scène des familles déportées, insistant sur les émotions et l'incompréhension des juifs déportés, avant de parler de leur souffrance. Ces fictions ont pourtant un intérêt historique : si les personnages sont fictifs, ces films tentent de s'approcher au mieux d'une certaine réalité historique. En 2010, le film français La Rafle tente de raconter de façon fictive le déroulement de la rafle du Vel d'Hiv à Paris en 1942.



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Questions fréquemment posées sur les crédits

Quand est inauguré le mémorial de la Shoah ?

Quand est jugé Eichmann ?

A quoi servent les procès de Nuremberg ?

Beta

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