Le Moyen-Orient, conflits régionaux et tentatives de paix
Le plus important en quelques mots
Le Moyen-Orient est un territoire particulièrement pourvu en ressources (pétrole), attirant les convoitises. Mais c'est aussi un espace où les principales religions monothéistes coexistent : le christianisme, l'islam et le judaïsme. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Moyen-Orient devient l'un des principaux lieux de conflits, impliquant l'intervention de puissances occidentales.
Jalon 1 : Du conflit israélo-arabe au conflit israélo-palestinien
L'état d'Israël naît de la volonté d'implanter un État juif en Palestine.
Historique de la construction d'un nouvel état
Au démantèlement de l'empire Ottoman dans les années 1920, la Palestine est placée sous mandat britannique. La Grande-Bretagne administre ce territoire, mais pour une période donnée. La Palestine est un espace d'immigration pendant l'entre-deux-guerres, notamment avec des populations juives qui fuient l'antisémitisme de plus en plus présent en Europe. En 1939, la Palestine est composée à 30% de juifs.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, particulièrement terrible pour la communauté juive, l'ONU propose un plan de partage de la Palestine qui puisse donner vie à un état juif : Israël. Le mouvement sioniste (mouvement qui revendique l'existence d'un foyer national juif) y est favorable, mais pas les communautés arabes qui vivent sur ce territoire. Le plan de partage prévoyait un tiers de la Palestine pour les juifs, une zone laissée aux communautés arabes, et un espace partagé : Jérusalem.
Israël attaqué par les États arabes
Si David Ben Gourion proclame l'indépendance d'Israël en 1948, il s'attire les foudres des États arabes voisins qui entrent en guerre contre Israël : le Liban, la Syrie, l'Égypte, la Transjordanie et l'Irak attaquent communément Israël, entraînant la fuite de nombreux Palestiniens dans les pays limitrophes. Si l'armée israélienne parvient à défendre une grande partie de son territoire, elle doit donc néanmoins faire face à un exode massif de sa population.
En 1967, la guerre des Six Jours attire l'attention de la communauté internationale : l'Égypte bloque le détroit de Tiran, point d'accès stratégique vers la mer depuis la Palestine. Israël répond par les armes et remporte plusieurs victoires. Israël occupe ainsi le désert du Sinaï. En 1973, l'Égypte et la Syrie mènent une coalition contre Israël pour reprendre le contrôle de ces territoires. Avec le soutien des États-Unis, Israël tient bon. S'ouvre alors une période de négociation entre l'Égypte et Israël, sous l'arbitrage de l'ONU et des États-Unis. L'Égypte reconnaît l'existence d'Israël, et renonce à tout acte de guerre.
Israël, menacé de l'intérieur
Le conflit qui autrefois opposait Israël aux États arabes s'est recentré sur le territoire palestinien. Pour rappel, l'état d'Israël est instauré en Palestine, mais tous les Palestiniens n'acceptent pas l'implantation de ce nouvel État. On parle d'ailleurs aujourd'hui du conflit israélo-palestinien. Il oppose les partisans d'Israël aux mouvements palestiniens qui refusent de voir s'instaurer cet État juif. Le conflit devient une guerre civile. En 1987, des émeutes secouent le pays, c'est l'Intifada, une insurrection palestinienne qui s'oppose aux armées d'Israël. Cette insurrection vient bien de l'intérieur car elle se matérialise aussi dans le volet administratif : les Palestiniens refusent de payer l'impôt ou les taxes imposées par l'état d'Israël.
Sur le plan purement guerrier, Israël maintient sa position de force et son contrôle. Mais sur le plan symbolique et diplomatique, la répression forte et meurtrière menée par les Israéliens est fortement critiquée sur la scène internationale. L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) gagne en légitimité et occupe une place de choix dans les négociations : les accords d'Oslo, de 1993 à 1995, attestent d'une reconnaissance mutuelle de l'existence et des droits des deux nations, obligeant à une nouvelle reconnaissance des frontières.
Jalon 2 : Les deux guerres du Golfe et leur prolongement
Les guerres du Golfe désignent les conflits qui, en 1991 puis en 2003, se sont tenus en Irak et au Koweït. Pendant ces guerres, la zone est devenue une espace de guerre et / ou de diplomatie pour de nombreuses puissances engagées.
La première guerre du Golfe, une défense des droits humains
En 1991, l'Irak envahit le Koweït. Il s'agit d'une invasion qui vise à mettre la main sur des ressources pétrolières immenses dans ce pays. L'ONU réagit immédiatement et demande à l'Irak de retirer ses troupes. La voie diplomatique n'étant pas suffisante, une coalition internationale lance l'opération "Tempête du désert", qui vise à faire plier l'armée irakienne. Bombarder par les airs est la principale stratégie, visant à détruire les véhicules blindés irakiens. La France participe à cette coalition au nom du respect des droits du Koweït et de la sécurité dans la zone. Au terme de 42 jours de combat, l'Irak se retire du Koweït. La première guerre du Golfe aura néanmoins fait de nombreuses victimes civiles, soit pendant le conflit, soit pour cause sanitaire dans les années qui suivent (victimes indirectes).
La seconde guerre du Golfe, une crise diplomatique internationale
Après les attentats de 2001 contre les États-Unis, la tension monte d'un cran entre des pays du Moyen-Orient et les États-Unis. Si l'ONU donne son accord pour intervenir en Afghanistan, les USA veulent aller plus loin et envahir l'Irak, affaiblir le régime de Sadam Hussein, accusé par les États-Unis de détenir des armes de destruction massive. La possession de telles armes n'étant pas prouvé, l'ONU refuse de donner son accord. Les États-Unis déclenchent donc eux-mêmes la seconde guerre du Golfe en envahissant l'Irak en 2003. La France, approchée par les États-Unis, se refuse à accompagner cette dynamique belligérante.
En quelques semaines, le régime irakien de Sadam Hussein est renversé, les États-Unis se retirent définitivement en 2011, mais laissant derrière eux une forte instabilité.
Un héritage complexe, l'Irak aujourd'hui
Faire tomber Sadam Hussein et son régime autoritaire était un objectif pour les États-Unis, mais la reconstruction du pays, notamment politiquement, est encore très contestable et inachevée. L'Irak ne parvient pas à trouver la voie d'une nouvelle organisation politique, et les violences se font nombreuses. Si Sadam Hussein est exécuté en 2006 par le pouvoir en place, ce même pouvoir ne parvient pas à enrayer la présence de multiples mouvements violents tentant de se faire une place en Irak. Les États-Unis sont accusés d'avoir enclenché une activité terroriste en Irak. Devant l'instabilité politique, le groupe Al-Qaïda est parvenu à s'implanter sur le territoire, menant plusieurs attentats suicides.