Première guerre mondiale, une violence inédite

Le plus important en quelques mots

Dans ce résumé, evulpo t'embarque dans une guerre d'un genre nouveau : la Première Guerre mondiale. Ce conflit embrase le monde entre 1914 et 1918. La révolution industrielle favorise la naissance de nouvelles armes particulièrement destructrices, la mobilisation des femmes à l'arrière, tandis que la propagande et la violence de masse en font une guerre totale. Parallèlement, les Arméniens sont victimes d'un génocide au sein de l'Empire ottoman. Par ailleurs, la fin du conflit impose des traités de paix lourds de conséquences pour l'Europe et les Européens.

Un conflit inédit

Des tensions économiques et nationalistes  

En 1914, les démocraties et les régimes autoritaires européens entretiennent des relations particulièrement tendues. Deux alliances militaires ont été formées par les grandes puissances : la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie) ; la Triple Entente (France, Royaume-Uni et Russie). L'assassinat, le 28 juin 1914, à Sarajevo, de l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie, François Ferdinand, entraîne les alliances à se déclarer la guerre.

Carte du conflit en 1914.

Une guerre totale

Ce conflit mobilise l'ensemble des ressources économiques, humaines et morales des pays. La production d'armement et son amélioration font échos à la révolution industrielle qui rend l'industrie davantage performante. Apparaissent ainsi, aux côtés des fusils, mitrailleuses et canons, des avions, des chars, des gaz de combat ou encore des lances-flammes. Les combats ont lieu sur terre, comme dans les airs. 70 millions de soldats s'affrontent.

Guerre de mouvement versus guerre de position

Les combats de la Première Guerre mondiale se déroulent en trois temps : une guerre de mouvement d'aout à décembre 1914 ; une guerre de position où les combats se déroulent depuis les tranchées (1915-1917) ; puis une nouvelle guerre de mouvement qui aboutit à la fin des combats en 1918.

Un conflit mondial

Une mobilisation générale

Les empires coloniaux et les dominions britanniques (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud) sont impliqués dans le conflit. D'une part, ils affrontent l’ennemi sur leur terre afin de préserver le contrôle des territoires africains et asiatiques. D'autre part, les populations colonisées participent à la mobilisation sur les fronts européens qu'ils rejoignent comme soldats (tirailleurs sénégalais).

Un difficile accès aux ressources

L'accès aux ressources : matières premières, pétrole… constitue un enjeu crucial pour les belligérants. L'Entente entretient un blocus maritime contre les Empires centraux. Cette situation engendre une guerre sous-marine (1917) au cours de laquelle, certains navires comme les sous-marins allemands sont autorisés à couler les navires neutres.

L'entrée en guerre des États-Unis

En avril 1917, la crainte d'une défaire de la Triple Entente à laquelle les États-Unis ont prêté des capitaux entrent en guerre aux côtés de cette dernière. Les Américains remplacent, en quelque sorte, les Russes poussés à arrêter les combats par la révolution bolchévique qui fait rage sur son territoire.

Un conflit d'une violence inédite

​​Une violence de masse sur les fronts

Les progrès réalisés par l'industrie de l'armement conduisent à de grandes offensives particulièrement meurtrières sans pour autant être décisives. C'est le cas de la bataille de Verdun qui fait 300.000 morts en 300 jours de février à décembre 1916.

Bataille de Verdun.

Qui plus est, la vie quotidienne dans les tranchées est particulièrement difficile (problèmes de ravitaillement, maladies, rats, conditions climatiques).

Privations et rationnement à l'arrière

Les civils prennent part entière au conflit. Ils sont mobilisés pour soutenir économiquement l'effort de guerre, tandis qu'ils subissent des privations et le rationnement. La situation est plus dure encore pour les populations des Empires centraux qui endurent le blocus maritime. Dans les zones occupées, les civils subissent les exactions des soldats occupants (viols). Enfin, les nouveaux armements permettent des bombardements à plus grandes échelles qui touchent également les villes éloignées des fronts.

Le génocide arménien

Les Arméniens sont une population vivant dans l'Empire ottoman. Ces derniers revendiquent leur autonomie lors du congrès de Berlin de 1878. Les massacres de 1894 à 1896 constituent le prélude au génocide. Il s'agit en effet de la première série d'actes criminels de grande ampleur perpétrés contre les Arméniens de l'Empire ottoman. En novembre 1914, l'Empire ottoman, entré en guerre aux côtés des Empires centraux, profite de la situation pour reprendre les massacres et l'exode forcé de 1,5 million d'Arméniens déportés en Anatolie.

Carte du génocide arménien.

La fin du conflit : traités de paix et réorganisation européenne

​​Un lourd bilan humain

Le conflit a entrainé la mort de 10 millions de soldats et 20 millions de blessés : les gueules cassées. Ces derniers, gazés, mutilés, amputés, défiguré, ne peuvent reprendre un emploi. Ils sont pris en charge par l’État, au même titre que les veuves et les orphelins.

Traités de paix et diplomatie

De 1919 à 1923, plusieurs conférences réunissent tous les belligérants. L'objectif est de formuler des traités de paix : le traité de Versailles concerne l'Allemagne ; celui de Saint-Germain et du Trianon concernent l'Autriche et la Hongrie ; enfin le traité de Sèvres règle le sort de l'Empire ottoman. Ces derniers sont imposés aux pays perdants dont les frontières sont redéfinies.

Si les Français soutiennent les punitions de l'Allemagne qui lui sont infligées par le traité de Versailles, le président américain Wilson, dans son discours en "Quatorze points" souhaitait une paix équilibrée pour une sécurité collective et une coopération entre les États.

Une nouvelle Europe

La réorganisation territoriale entraîne la naissance de multitudes de petits États fragiles, composés de minorités de populations de langue allemande en Europe centrale. Les vaincus, écartés des négociations, ressentent les conséquences des traités comme des humiliations. Les Allemands parlent de Diktat. Le nouvel équilibre européen est particulièrement fragile.

À retenir

Dates

1914 : mobilisations des armées européennes.

1915 : génocide arménien.

1915-1917 : guerres des tranchées.

1916 : batailles de Verdun et de la Somme.

Avril 1917 : entrée en guerre des États-Unis.

11 novembre 1918 : signature de l'armistice.

28 juin 1919 : signature du traité de Versailles.

Définitions

Front : zone de combats.
Violence de masse : violence pratiquée à grande échelle sur les populations militaires et civiles.
Tranchée : fossé creusé et aménagé pour abriter les soldats pendant la guerre de position.
Poilus : surnom donné aux soldats de la Première Guerre mondiale.
Arrière : zone où les combats n'ont pas lieu.
Rationnement : limiter la distribution et l'approvisionnement des ressources
Génocide : extermination programmée d'un peuple pour des raisons ethniques, religieuses ou politiques.
Déportation : déplacement forcé d'une population.
Bolchévique : terme désignant les communistes russes.
Communisme : système économique et politique fondé sur la propriété collective des moyens de production.

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