Fin de la Seconde Guerre mondiale et début d’un nouvel ordre mondial

Le plus important en quelques mots

La Seconde Guerre mondiale demeure, à ce jour, le conflit le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité. En effet, on dénombre plus de 60 millions de morts. Parallèlement, les destructions matérielles là où les Alliés et l'Axe se sont affrontés sont nombreuses, tandis que la guerre a entraîné des traumatismes moraux au sein des différentes populations touchées. Evulpo t'emmène découvrir le bilan de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences sur l'ordre mondial. 

Les États à l'heure du bilan 

Un bilan humain, matériel et moral 

Au bilan des 60 millions de morts s'ajoutent d'importants déplacements humains à partir de 1945. Les destructions sont nombreuses dans les zones de conflits. Ainsi, les villes ont été en partie détruites par les différents bombardements, tandis que les voies de communication, les ports, les usines, ont subi des dommages considérables. 

Au sortir de la guerre, la production de nombreux pays est moindre qu'en 1939. Seuls les États-Unis qui n'ont pas connu la guerre sur leur territoire ont accru leur production. Ils deviennent les créanciers du monde. 

Qui plus est, le traumatisme moral des populations est majeur. Durant le conflit, la violence (massacres, tortures, viols) a été extrême. En 1945, l'ouverture des camps de concentration et d'extermination par les troupes alliées porte leur existence à la connaissance de tous ; tandis que l'usage de la bombe atomique engendre de nouvelles craintes pour l'avenir. 

La réponse des gouvernements : l’État providence 

Durant le conflit, l'intervention de l’État a été particulièrement bénéfique en ce qui concerne l'économie et le social (approvisionnement, assistance aux victimes ...). En 1945, le Royaume-Uni, la France ou encore la Belgique décident de mettre en place un État-providence. En France, ce dernier s'appuie sur le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) 

rédigé en 1944 et nationalise des entreprises dans les domaines de l'énergie, des banques et des transports. Parallèlement, le gouvernement français instaure la Sécurité sociale en 1945. 

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Pour un nouvel ordre mondial 

Les conférences de Yalta et de Potsdam 

En 1945, les chefs des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'URSS se réunissent lors de deux conférences majeures : la conférence de Yalta en février 1945 et celle de Potsdam en juillet de la même année. Ils y décident du sort de l'Allemagne, du tracé des nouvelles frontières de la Pologne et de l'Allemagne. Parallèlement, l'Organisation des Nations Unies (ONU) est créée. L'Allemagne et l'Autriche sont occupées par les quatre puissances alliées. Le Japon est occupé par les États-Unis. 

Les accords de Bretton Woods 

Le 24 juillet 1944, 44 pays alliés signent les accords de Bretton Woods. L'enjeu est de réorganiser le système financier mondial. Ces accords instaurent un système monétaire internationale (SMI) qui établit un taux de change fixe des différentes monnaies par rapport au dollar ; le Fonds monétaire internationale (FMI) qui prête de l'argent aux États en difficulté ; et la Banque pour la reconstruction et le développement (BIRD). 

La création de l'ONU 

Le 25 juin 1945, 51 pays signent la charte de San Francisco qui donne naissance à l'ONU. L'objectif de cette instance est de maintenir la paix et d'assurer les progrès économiques et sociaux. Le Conseil de sécurité a en charge le maintien de la paix. Les cinq pays vainqueurs (URSS, États-Unis, France, Chine, Royaume-Uni) sont membres permanents et disposent d'un droit de véto.

Affiche de l'ONU

Les procès de Nuremberg et de Tokyo 

De 1945 à 1946, un tribunal militaire international se tient à Nuremberg. Il est composé des représentants des Alliés qui jugent 21 dirigeants nazis. Trois chefs d'accusation sont retenus : crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l'humanité. 

De 1946 à 1948, à Tokyo, le tribunal pour l'Extrême-Orient, composé de 11 nations alliées, juge des responsables japonais. 

Ces procès marquent l'avènement d'une justice pénale internationale. 

De nouvelles tensions 

L'influence de l'URSS en Europe de l'Est 

L'URSS installe l'Armée rouge dans les pays qu'elle a libérés. Les partis communistes y intègrent les gouvernements dits d'union nationale. Si au départ, ils y disposent des ministères les plus importants (Défense, Intérieur), ils s'emparent rapidement du pouvoir pour y créer des démocraties populaires. L'Europe de l'Est est dans la sphère d'influence soviétique. 

La réponse nord-américaine 

En 1947, le président des États-Unis, Harry S. Truman et son secrétaire d’État George Marshall proposent une aide financière aux pays d'Europe. Il s'agit d'aider ces derniers à se reconstruire tout en luttant contre l'influence soviétique. C'est la mise en place du plan Marshall qui est acceptée par la majorité des pays d'Europe de l'Ouest. 

La naissance d'Israël et le premier conflit israélo-arabe 

C'est à la fin du XIXe siècle, dans un climat où l'antisémitisme croît en Europe, que le sionisme apparait. Après 1945 et la Shoah, de nombreux Juifs s'installent en Palestine britannique. En 1947, l'ONU suggère un plan de partage de la Palestine en deux États : un État palestinien et un État pour les Juifs. Le 14 mai 1948, les Juifs proclament l’État d'Israël dans les limites territoriales prévues par le plan de partage. Cependant, les pays arabes voisins tels que la Syrie ou l’Égypte refusent la création de ce nouvel État et lui déclarent la guerre. Entre 1947 et 1949 a lieu la Nakba, soit la catastrophe en arabe : de nombreux Palestiniens sont chassés par l'armée israélienne et fuient le territoire. 

À retenir 

Dates 

Mars 1944 : programme du Conseil national de la Résistance 

Juillet 1944 : accords de Bretton Woods.
Février 1945 : conférence de Yalta.
25 juin 1945 : fondation de l'ONU. 

Juillet 1945 : conférence de Potsdam.
Novembre 1945 : ouverture du procès de Nuremberg. 

Janvier 1946 : ouverture du procès de Tokyo.
14 mai 1948 : proclamation de l'indépendance d'Israël. 

Définitions 

Crime contre l'humanité : notion créée en 1945 lors des accords de Londres pour définir "l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques raciaux ou religieux". 

Crime de guerre : violation des lois de la guerre par les militaires. 

Crime contre la paix : fait de déclencher une guerre. 

Démocratie populaire : régimes communistes d'Europe de l'Est de 1945 à 1989 par opposition aux régimes occidentaux qualifiés de "démocraties bourgeoises". 

État-providence : ensemble des interventions de l'État dans le domaine économique et social. 

Ligue arabe : organisation régionale fondée le 22 mars 1945 regroupant les États arabes. 

Sionisme : mouvement politique et religieux fondé par Théodor Herzl à la fin du XIXe siècle, visant à la création d'un État juif en Palestine. 

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