Recompositions spatiales en Chine : urbanisation et littoralisation
Le plus important en quelques mots
La Chine est un territoire qui a subi des mutations très rapides, suivant la vitesse de sa croissance économique. Plus de la moitié du PIB est issue des activités économiques littorales, où sont implantées les trois grandes métropoles : Pékin, Shanghai et Hong Kong.
Métropolisation et littoralisation, des phénomènes semblables ?
Une concentration des populations à l'Est...
Presque la moitié de la population chinoise est concentrée sur le littoral Est, en bordure du Pacifique. Cette côte abrite trois métropoles qui sont devenues à elles seules des mégalopoles, des bassins de population.
Pékin, Shanghai et Hong Kong tirent leur puissance de l'activité industrielle et portuaire. Le port de Shanghai est une porte de sortie des marchandises vers le monde entier.
La densité de population y est forte, au contraire du reste du pays. L'intérieur des terres est en effet moins propice au développement, avec des territoires montagneux difficilement accessibles.
...poussée par le gouvernement
Cet aménagement territorial vient aussi de l'État chinois, qui compte sur ses mégalopoles pour que le pays devienne, et maintenant reste, une puissance mondiale.
L'activité économique s'est concentrée sur des villes bénéficiant d'infrastructures qui ont peu à peu été modernisées. On parle de Zones Économiques Spéciales (ZES) lorsque les territoires ont été conçus ou rénovés pour l'activité économique.
Exemple
Le quartier d'affaires de Pudong, à Shanghai, est une démonstration de la puissance économique chinoise, avec des gratte-ciels immenses.
Un débordement urbain difficilement contrôlable
Un étalement urbain sans précédent
Pour accueillir tout le monde, les métropoles s'étendent sur la nature. On va créer des cités nouvelles, qui participent à l'élargissement des mégalopoles. Il s'agit d'accueillir les migrants ruraux qui viennent travailler en ville, mais aussi les anciens citadins qui fuient la hausse des coûts du logement dans les quartiers d'affaires.
Des conflits récurrents
Entre la volonté d'attractivité économique et l'ouverture au tourisme, les centres-villes sont rénovés, modernisés, et n'accueillent plus que des populations aisées.
C'est la gentrification : les anciennes populations sont repoussées plus à l'écart du centre. Si le relogement se fait en bordure des villes, l'étalement urbain provoque des conflits avec les propriétaires terriens. De nombreux paysans sont expulsés pour construire de nouveaux immeubles.
Des territoires à réinvestir
Reconquérir l'Ouest
Le gouvernement chinois tente de réinvestir une partie de son territoire en développant notamment des infrastructures de transport qui permettent de désenclaver les régions de l'Ouest. Les villes de Lhassa (Tibet) et de Urumqi (Xinjiang) font office de villes privilégiées qui bénéficient d'investissements massifs.
Ces régions de l'Ouest sont d'ailleurs en plein essor démographique, mais le développement humain (notamment l'accès au soin ou à l'éducation) y est encore en suspens.
Entre déménagement des activités et post-industrialisation
La hausse des niveaux de vie dans les métropoles a aussi poussé certaines entreprises à déménager leur industrie dans les régions plus enclavées, à la recherche d'une main-d'œuvre moins chère, pour gagner en compétitivité. Cela participe à l'élargissement des inégalités entre citadins et ruraux, voire à l'exploitation de certaines populations.
Dans les villes autrefois industrielles, les acquis économiques permettent néanmoins de basculer vers une économie d'innovation, qui attire également de nouvelles entreprises.
Exemple
La ville de Shenzhen, à proximité de Hong Kong, accueille aujourd'hui des technologies de pointe. C'est un territoire important de recherche et développement.