Migrations internationales : analyse des flux et des routes migratoires

Le plus important en quelques mots

En 2020, plus de 3% de la population mondiale résidait dans un pays différent de celui où il est né. Les mouvements de population et la représentation des nationalités à travers le monde brouillent les frontières et participent au phénomène de mondialisation en rendant les pays interdépendants.

Des migrations en sens unique ?

Des flux de plus en plus nombreux

Selon l'ONU, 281 millions de personnes en 2020 vivaient dans un pays différent de celui où ils sont nés. En 1970, ils n'étaient que 94 millions environ. Au-delà des migrations contraintes, d'autres formes de migration plus volontaires s'ajoutent.

Le fait d'aller dans un nouveau pays à la retraite, ou pour démarrer un nouveau métier, est aussi une migration qui est volontaire et qui témoigne d'une ouverture sur le monde.

Des flux vers les États de droit

Les mouvements de population qui s'expliquent par l'instabilité politique sont nombreux. Les personnes qui redoutent la guerre, ou qui sont persécutées dans leur pays pour leurs opinions ou leur ethnie, tentent de se tourner vers des pays où les libertés humaines sont mieux respectées.

L'Afghanistan, la Syrie, le Soudan du Sud, le Myanmar (Birmanie) et la Somalie sont les cinq pays d'où provenaient le plus de réfugiés en 2017. Ce sont des pays où la démocratie ne parvient pas à s'installer.

Exemple

En 2020, l'association Médecins Sans Frontières estimait à plus de 2,2 millions le nombre de réfugiés du Soudan du Sud ayant fui la guerre civile.

Des flux vers les pays riches

Les migrants à la recherche de meilleures conditions de vie s'orientent vers des pays développés ayant une économie stable. Le Canada et l'Australie disposent des soldes migratoires les plus importants (il y a bien plus d'entrées dans le pays que de sorties).

Les flux migratoires s'opèrent aussi sur le plan régional. On peut franchir une seule frontière et participer à l'économie d'un pays en manque de main-d'œuvre. Les pays du Moyen-Orient notamment voient de nombreux mouvements entre pays frontaliers.

Exemple

Les Emirats-Arabes-Unis et le Qatar ont un solde migratoire fortement positif, du fait de leurs besoins de main-d'œuvre. Ces pays sont riches en énergies fossiles, et captent des flux depuis l'Iran ou l'Irak.

Pour les pays dits "riches", les migrations sont aussi l'occasion de corriger des problèmes démographiques.

Des chemins difficiles

Des routes dangereuses

Les voies migratoires sont incertaines. Les réfugiés qui fuient leur pays voyagent souvent dans l'illégalité. Passer une frontière clandestinement porte le risque de se faire arrêter. Certains États ont même tendance à renvoyer les migrants dans leur pays d'origine. 

En Europe, le droit d'asile sécurise les migrants. Ils ne peuvent pas être renvoyés chez eux si leur vie est en danger. C'est pour cela que l'Europe est une destination précieuse, mais implique une prise de risques considérable.

La traversée de la Méditerranée pour rejoindre la Grèce ou l'Italie, ou même la traversée de la Manche de la France à l'Angleterre, se fait sur des embarcations de fortune. Les passeurs qui l'organisent demandent des sommes importantes.

Des pays d'accueil pas toujours prêts

Carte des pays limités dans leur mobilité

Les pays d'accueil, par crainte de ne pas pouvoir organiser l'accueil logistique et administratif des migrants, ont tendance à vouloir limiter les entrées. Peu de visas sont accordés aux ressortissants de certains pays. La difficulté des États à contrôler leurs frontières amène à des réactions extrêmes, comme la volonté de construire des murs.

Exemple

Entre le Mexique et les États-Unis, le mur, initialement voté en 2006 pour empêcher le trafic de drogue et d'êtres humains, est devenu un mur "anti-migrants" pendant le mandat de Donald Trump. Le chantier n'est pas terminé.

Les puissances industrielles sont aujourd'hui questionnées sur la réponse qu'elles apporteront prochainement aux migrants climatiques. Ce nouveau type de migration, avec des personnes obligées de quitter leur région à cause de la montée des eaux, devrait encore redistribuer les flux migratoires.

Une interdépendance entre les pays

Des diasporas à travers le monde

Le terme de diaspora désigne la présence d'une nationalité à travers le monde, consécutivement aux migrations des populations. Ces populations entretiennent des liens forts, culturellement et économiquement.

Exemple

Avec plus de 30 millions de Chinois dans les pays du monde autres que la Chine, cette diaspora est la plus importante.

Des flux financiers internationaux

Les migrants qui ont trouvé des ressources, du travail, dans leur pays d'accueil, renvoient souvent de l'argent dans leur pays d'origine, notamment pour aider leur famille restée sur place. Ces flux financiers contribuent au développement local.

Exemple

Le Mexique, le Népal ou l'Inde sont les pays qui perçoivent le plus de "remises", c'est-à-dire d'argent en provenance des populations ayant migré.

Une gestion à coordonner

L'accueil des migrants oblige une coordination entre les différents pays destinataires et de transit. L'Union Européenne est aux premières loges de ces débats, puisque les migrants entrent dans l'espace Schengen par la Grèce ou l'Italie (île de Lampedusa par exemple) pour rejoindre les pays situés plus au Nord.

Les pays de transit mettent souvent en cause l'absence de moyens ou de soutien de la part des pays de destination.