Un monde maritimisé : routes commerciales et ressources sous tension
Le plus important en quelques mots
Les mers et les océans recouvrent 71% de la surface du globe. Espaces de transit et sources de richesse, ils représentent un intérêt certain pour les pays du monde, qui voient ainsi un moyen de se relier à la mondialisation. Dans ce contexte, l'occupation de l'océan nécessite donc une gestion commune.
Des autoroutes maritimes
Transporter des marchandises à travers les océans
Près de 90% des marchandises dans le monde transitent à un moment donné par la mer ou par l'océan. Elles sont placées dans des conteneurs (de grandes caisses métalliques), placées sur des porte-conteneurs, d'immenses bateaux.
Pour réduire les coûts de transport et rentabiliser le commerce de ces marchandises, les porte-conteneurs sont de plus en plus grands.
Exemple
Le groupe CMA-CGM, leader mondial du transport maritime, compte 566 porte-conteneurs. Au premier trimestre 2022, son bénéfice net était de 7,6 milliards €.
| 1. Port de Louisiane du Sud 2. Rotterdam 3. Singapour 4. Hong Kong 5. Shenzhen 6. Shanghai 7. Busan | |
L'organisation du commerce maritime international
Structurer les façades maritimes
On appelle "façade maritime" la partie du littoral qui joue le rôle d'intermédiaire entre le transport maritime et terrestre. Sur ces façades, les villes se structurent autour des ports. Les villes portuaires ont tendance à avoir une croissance démographique élevée.
Pour assurer la continuité du transport de marchandises, les villes portuaires doivent s'équiper de réseaux ferré et routier efficaces, qui assurent la redistribution des marchandises par d'autres moyens de transport : c'est l'intermodalité.
Exemple
Le port de Shanghai est le plus grand du monde, il voit passer 42 millions de conteneurs chaque année. Il assure la liaison avec l'industrie et la manufacture chinoises, et transporte ces marchandises partout dans le monde.
Des routes sous tension
La densité du transport de marchandises, mais également de ressources comme le pétrole, attire le banditisme. Les actes de piraterie se multiplient en mer, et touchent autant des navires de commerce que de pêche. Les pirates modernes tentent de s'approprier les ressources qui transitent. Plus de 300 incidents ont été recensés en 2021.
Exemple
Le golfe de Guinée, sur la façade atlantique de l'Afrique, est un espace à risque avec 114 navires détournés en 2019.
Enfin, la multiplication des flux dans des zones étroites génère un risque d'accident, voire d'embouteillage. 19 000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, en Egypte, soit une cinquantaine par jour.
Exemple
En mars 2021, un porte-conteneurs est victime d'un accident dans le canal de Suez. Dévié de sa trajectoire, il bloque le passage. De nombreux navires restent ainsi bloqués pendant plusieurs jours.
Des océans convoités
Exploitation de ressources offshore
Les pays ont un droit d'exploitation des océans jusqu'à 370km au-delà de leurs côtes. C'est ce que l'on appelle la zone économique exclusive (ZEE). Les activités économiques ou le prélèvement de ressources en mer s'appelle des activités "offshore".
Avec l'épuisement progressif des ressources terrestres, les pays se tournent vers le fond des océans pour exploiter des ressources fossiles (comme le pétrole), mais également pour chercher des métaux comme le nickel.
Cette exploitation qui se fait à plusieurs kilomètres sous la mer demande des machines très puissantes pour résister à la pression de l'eau. La question se pose néanmoins sur le respect des espèces animales vivant à ces profondeurs.
(image : photo d'une exploitation pétrolière offshore)
Un océan à préserver
L'océan absorbe 30% du CO2 et régule la température en réduisant l'impact des gaz à effet de serre rejetés par l'activité humaine. Le préserver est donc un bon moyen de lutter contre le changement climatique.
Malheureusement, entre la pollution liée au transport maritime (carburants, marchandises accidentées) et la surpêche, la biodiversité maritime est menacée.
Exemple
Le thon rouge est pêché plus vite qu'il ne peut se reproduire. La surpêche devrait conduire à l'extinction de cette espèce à court terme.
Des opportunités à exploiter
L'espace océanique peut néanmoins constituer une opportunité pour la conception d'énergies renouvelables offshore. Les premiers panneaux solaires commencent à être installés en mer.
L'énergie éolienne est facilement déployable au large grâce à des technologies permettant de les faire "flotter" et de les relier au continent par un câble unique. Les éoliennes en mer sont plus discrètes dans le paysage, et davantage exposées au vent.
Exemple
Le parc éolien de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a été inauguré par le président français en 2022. 80 éoliennes ont été installées au large des côtes.