Interruption de grossesse : physiologique et volontaire
Le plus important en quelques mots
Dans ce résumé, tu apprendras que les interruptions de grossesse peuvent être physiologiques ou volontaires. Dans le cas des interruptions volontaires appelées IVG, il peut s'agit d'une interruption de grossesse réalisée par la prise d'un médicament ou par la réalisation d'un acte chirurgical.
Interruption physiologique
L'interruption physiologique de grossesse est appelée communément fausse couche.
Il s'agit d'un arrêt de grossesse spontané pouvant survenir à tout moment de grossesse, mais la plupart du temps de manière précoce, durant le premier trimestre de grossesse.
Cet arrêt dans la grossesse peut être dû à une absence d'embryon développé (présence d'un œuf, mais vide) ou d'un embryon dont l'activité cardiaque s'est arrêtée.
Note 1 : On estime à 23 millions le nombre de fausses couches connues dans le monde chaque année. Ce n'est donc pas un événement rare. Cela représente environ 15 % des grossesses connues, c'est-à-dire lorsque la grossesse est connue par la mère. On estime en effet que de nombreuses grossesses seraient interrompues alors que la grossesse n'est pas encore décelable.
Les causes d'une fausse couche ne sont pas toujours connues, mais peuvent être d'origine fœtale ou maternelle.
Quand il s'agit du fœtus, il peut s'agit d'une anomalie de développement importante empêchant le développement, d'une maladie génétique, d'une anomalie chromosomique. Cela peut également venir d'une infection ou de substances dites tératogènes (capable d'entrainer des malformations).
Quand il s'agit d'une cause maternelle, il peut s'agir d'une anomalie morphologique, notamment au niveau de l'utérus ou d'une pathologie immunitaire (rejetant l'embryon reconnu comme étranger au corps de la mère) ou d'autres pathologies ne rendant pas propice le développement d'une grossesse.
Note 2 : Le tabac, l'alcool et le café en grande quantité peuvent être des causes de fausse couche. Ce ne sont malheureusement pas les seules raisons. En effet, l'âge de la mère, les anomalies gynécologiques (au niveau de l'utérus) ou des pathologies comme le syndrome des ovaires polykystiques ou l'endométriose peuvent augmenter le risque de fausse couche.
Interruption volontaire
Les interruptions volontaires de grossesse sont aussi appelées IVG. Il s'agit d'un droit fondamental pour les femmes obtenu en 1974 grâce à la loi Veil. Il peut s'agir d'une interruption médicamenteuse faite avec une pilule dite contragestive ou abortive, ou d'une interruption chirurgicale, notamment lorsque la grossesse est à un stade trop avancé.
En France, il est possible d'avoir recours à l'IVG jusqu'à un stade de 12 semaines de grossesse, soit 14 semaines depuis les dernières règles, aussi appelées semaines d'aménorrhée.
Pilule contragestive
La pilule contragestive est une pilule abortive, qui induit l'interruption du développement de l'embryon.
Elle porte aussi le nom de RU486 pouvant être utilisé jusqu'à sept semaines après l'apparition des dernières règles.
Si grossesse n'est pas désirée, les femmes ont le choix de l'avortement et lorsque cette grossesse n'est pas trop avancée, la prise de la pilule contragestive est possible pour la stopper.
Cette hormone exogène (qui vient de l'extérieur) possède une action inhibitrice sur les hormones ovariennes.
Pour ce faire, le RU486 a une forme proche de celle de la progestérone. Il va alors aller se fixer sur les récepteurs de la progestérone, mais ne pas engendrer les effets de la progestérone. La progestérone, quant à elle, ne pourra plus se fixer sur ses récepteurs et ne pourra plus exercer son effet endogène.
Le RU486 va ainsi entrainer l'apparition des menstruations (ou règles).
Les règles étant la désagrégation de l'endomètre, lieu où se développe l'embryon, il y aura alors détachement de l'embryon et arrêt de la grossesse.
1. Détachement de l'embryon 2. Dégradation de l'endomètre 3. Contractions utérines 4. Ouverture du col de l'utérus 5. Poursuite des contractions utérines 6. Col de l'utérus ouvert | |
Interruption chirurgicale de grossesse
Effectuée sous anesthésie locale ou générale, l'interruption chirurgicale de grossesse consiste à aspirer l'œuf sous contrôle échographique.
C'est pour cette raison que cette intervention est parfois appelée aspiration ou curetage, pour l'action de retirer de l'utérus l'œuf implanté.
En France, on préconise le recours à cette technique pour les grossesses plus avancées (jusqu'à la 12e semaine de grossesse) par rapport à l'utilisation de l'IVG médicamenteuse (uniquement jusqu'à la 5e semaine de grossesse, soit sept semaines d'aménorrhée).
Dans d'autres pays, les femmes ont libre choix de la technique qu'elle souhaite utiliser pour interrompre leur grossesse à condition, bien évidemment, de respecter les délais légaux.
Note 3 : Une IMG, interruption médicale de grossesse, aussi appelée avortement thérapeutique, permet de stopper une grossesse peu importe le stade d'avancement de celle-ci. Une IMG est réalisée lorsqu'une grave anomalie est décelée chez le fœtus mettant en cause la survie de l'enfant et/ou de la mère.