Dans ce résumé, tu en apprendras un peu plus sur les antibiotiques : leurs cibles cellulaires, l'utilité des antibiogrammes et leur lien avec les bactéries multirésistantes.
Antibiogramme
Un antibiogramme, c'est un test qui permet :
de vérifier si une bactérie est sensible ou non à un antibiotique
de déterminer quel antibiotique est le plus prometteur pour combattre la bactérie
Ainsi, on peut choisir l'antibiotique le plus efficace pour combattre l'infection et limiter l'apparition de multirésistance aux antibiotiques.
Fonctionnement
L'idée, c'est de cultiver une bactérie dans une boîte de Pétri dans laquelle on aura préalablement disposé des antibiotiques.
Si la bactérie ne réagit pas à l'antibiotique (on dit qu'elle est résistante), sa croissance ne sera pas impactée par la présence de l'antibiotique.
Si au contraire, elle y est sensible, la bactérie ne se développera pas aux alentours de l'antibiotique. Un cercle se dessine alors. On parle de diamètre d'inhibition.
Note 1 : Si le diamètre d'inhibition est très petit, on dit que la bactérie est intermédiaire. Cela signifie que l'on ne peut pas se prononcer sur le succès d'une thérapie avec cet antibiotique.
Cibles cellulaires des antibiotiques
Les cibles cellulaires sont les structures de la bactérie ou les mécanismes qui lui sont propres et que les antibiotiques peuvent influencer. Les antibiotiques peuvent donc :
Actions et exemples
Détruire la paroi bactérienne
La pénicilline
Détruire la membrane plasmique
La colistine
Inhiber la synthèse des protéines dans les ribosomes
La streptomycine
Inhiber la réplication de l'ADN bactérien.
La quinolone
Inhiber le métabolisme de la bactérie
L’isoniazide
On dit alors qu'ils sont bactéricides, car il tue les bactéries.
Lorsqu'un antibiotique bloque la reproduction de la bactérie, sans tuer la bactérie en soi donc, on dit qu'il est bactériostatique.
Exemple
Les tétracyclines sont des antibiotiques bactériostatiques.
Note 1 : un antibiotique doit cibler une structure présente dans les bactéries, mais absente de l'organisme. Ainsi, il détruit la bactérie sans être toxique pour l'organisme.
Résistances
Il existe deux types de résistance : acquises ou naturelles.
La résistance naturelle
C'est une résistance qui a toujours été présente dans une certaine espèce de bactérie, et qui est présente dans toutes les bactéries appartenant à cette espèce. Tous les antibiotiques n'ont pas forcément toutes les bactéries dans leur spectre bactérien.
Exemple
La pénicilline s'attaque à la paroi des bactéries. Mais la paroi de certaines bactéries ont une structure qui les rends immunes à l'action de la pénicilline. Elles y sont naturellement résistantes.
La résistance acquise
C'est une résistance qui n'est pas présente chez toutes les bactéries d'une même espèce, car elle résulte d'une mutation. Mais, comme les bactéries ont la faculté de mélanger leur matériel génétique et de se transmettre des gènes, elles peuvent se transmettre des résistances. Ainsi, des bactéries sensibles à certains antibiotiques deviennent antibiorésistantes.
Exemple
Le SARM est un staphylocoque doré résistant à la méticilline.
Bactéries multirésistantes
Il est normal que les bactéries mutent et développent des résistances. Cependant, une mauvaise utilisation des antibiotiques accélère ce processus. En effet, lorsque les antibiotiques sont utilisés trop souvent ou de manière inadéquate, il se crée une pression de sélection sur les bactéries.
Pression de sélection
Parfois, une mutation donne à un individu un avantage qui lui confère un meilleur taux de survie, et donc une plus grande chance de se reproduire. Ainsi les individus avec cette caractéristique deviennent de plus en plus présents dans la population, et au fur et à mesure des générations, ils deviennent majoritaires. C'est la sélection naturelle.
Ainsi, si les individus sont soumis à une certaine contrainte, il y a de grandes chances qu'une mutation permettant d'échapper à cette contrainte se transmette rapidement dans la population. C'est la pression de sélection.
Exemple
La présence d'un antibiotique promeut donc le développement de résistance au sein d'une population de bactérie. Ce phénomène est d'autant plus rapide que les bactéries peuvent se transmettre des résistances entre elles. C'est pour cela qu'il faut utiliser les antibiotiques correctement. Si l'on n'élimine pas complètement l'infection ou si l'on est trop souvent au contact d'antibiotiques, les bactéries vont développer plus de résistance et les bactéries résistantes vont proliférer. Elles peuvent même devenir multirésistantes.
Un problème de santé publique
De nombreuses souches de bactéries sont devenues multirésistantes, c'est-à-dire qu'elles sont résistantes à plusieurs antibiotiques. Certaines sont même en passe de devenir toto-résistantes, c'est-à-dire résistantes à tous les antibiotiques possibles. Même s'il y a pour l'instant peu de bactéries toto-résistantes en France, cela n'empêche pas qu'il est nécessaire de prendre des précautions, surtout en milieu hospitalier.
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Unité 1
Antibiothérapie et résistance aux antibiotiques
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Questions fréquemment posées sur les crédits
Qu'est-ce que la pression de sélection ?
Parfois, une mutation donne à un individu un avantage qui lui confère un meilleur taux de survie, et donc une plus grande chance de se reproduire. Ainsi les individus avec cette caractéristique deviennent de plus en plus présents dans la population, et au fur et à mesure des générations, ils deviennent majoritaires. C'est la sélection naturelle. La pression de sélection provient de la contrainte à laquelle un individu peut échapper grâce à son avantage sélectif.
Qu'est-ce qu'une résistance naturelle ?
C'est une résistance qui a toujours été présente dans une certaine espèce de bactérie, et qui est présente dans toutes les bactéries appartenant à cette espèce. Tous les antibiotiques n'ont pas forcément toutes les bactéries dans leur spectre bactérien.
Comment fonctionne un antibiogramme ?
L'idée, c'est de cultiver une bactérie dans une boîte de Petri dans laquelle on aura préalablement disposé des antibiotiques.
Si la bactérie ne réagit pas à l'antibiotique (on dit qu'elle est résistante), sa croissance ne sera pas impactée par la présence de l'antibiotique.
Si au contraire, elle y est sensible, la bactérie ne se développera pas aux alentours de l'antibiotique.