L'une des facultés essentielles du système immunitaire, c'est celle de faire la distinction entre le "soi" et le "non-soi". Il doit de ce fait d'une part, reconnaître les cellules saines de l'organisme comme inoffensive, et d'autre part, réagir adéquatement aux cellules qui ne le sont pas.
Dans ce résumé, tu en apprendras un peu plus sur la manière dont tout cela fonctionne.
Soi et non-soi
Soi
Le soi, c'est tout ce que construit le corps humain à partir du génome de l'organisme. Ce sont toutes les structures, les substances, cellules ou molécules qui sont créés à partir de l'ADN contenu dans nos cellules.
Exemple
Les globules rouges, les neurones, les adipocytes, les hormones, etc.
Non-soi
Le non-soi, c'est tout le reste. Ce sont des structures, des substances, cellules ou molécules qui ne font PAS partie du code génétique de l'organisme. On parle d'antigènes.
Exemple
Les cellules d'un autre individu, un virus, une bactérie, l'encre d'un tatouage, etc.
Note 1 : Un rejet de greffe, c'est lorsque le système immunitaire du receveur s'attaque à l'organe du donneur qu'il reconnait comme lui étant étranger.
Marqueurs du soi
Le système immunitaire reconnait activement les cellules du soi grâce à des cellules spécifiques : les marqueurs de soi.
Les complexes majeurs d'histocompatibilité (CMH)
Les principaux marqueurs de soi sont les CMH. Ce sont des glycoprotéines membranaires qui se trouvent à la surface des cellules et dont les gènes se trouvent sur le chromosome 6. Il existe énormément d'allèles (de versions de chaque gène) différents. Chaque individu possède une combinaison unique de 12 gènes : six gènes du chromosome paternel et six gènes du chromosome maternel.
Caryotype d'un individu de sexe masculin (XY)
Note 2 : Seuls les jumeaux homozygotes possèdent des gènes identiques !
Les classes de CMH
Il existe deux types (classes) de CMH :
Les CMH de classe I se situent à la surface de toutes les cellules nucléées (c'est-à-dire celles qui ont un noyau).
Les CMH de classe II sont présentes en plus des CMH de classe I à la surface de certaines cellules immunitaires.
Note 3 : Chez les humains, les CMH s'appellent antigènes leucocytaires humains (HLA). En effet, dans le cas d'une greffe, les cellules immunitaires du receveur peuvent reconnaitre les CMH du donneur comme étrangers à l'organisme et développer des anticorps à leur encontre.
Le système ABO
Les globules rouges sont des cellules anucléées, à savoir qu'elles sont dénuées de noyau, et donc de CMH. Elles possèdent néanmoins des marqueurs du soi : les agglutinogènes. Les combinaisons d'agglutinogènes possibles sont moins nombreuses que les combinaisons de CMH mais tout aussi importantes en cas de transfusion sanguine : il y en a huit et ce sont les huit groupes sanguins du système ABO et du système Rhésus.
Note 4 : Aux 4 groupes ci-dessus s'ajoute le Rhésus qui peut être positif ou négatif : 4 × 2 = 8 groupes sanguins possibles.
Epitopes et antigènes
Définition
Un antigène, c'est une substance étrangère à l'organisme et qui fait réagir le système immunitaire. Un épitope (ou déterminant antigénique) c'est la partie de l'antigène reconnue par les cellules immunitaires et c'est aussi le point d'attache des cellules effectrices de l'immunité.
Note 5 : Antigène est la contraction de "antibody generator" en anglais ou littéralement : générateur d'anticorps.
Epitopes
Quelques concepts importants :
L'immunogénicité, c'est la capacité de l'épitope de provoquer une réaction immunitaire
L'antigénicité, c'est la faculté de l'épitope de se lier aux cellules effectrices de l'immunité.
Exemple
Les lymphocytes T cytotoxiques et les anticorps sont des cellules effectrices de l'immunité adaptative. Issus de la réponse immunitaire de l'organisme, ils doivent détruire l'antigène.
Antigènes
Il existe deux types d'antigènes :
Les antigènes particulaires : les substances se trouvant à la surface des cellules ou des microorganismes étrangers à l'individu.
Les antigènes solubles : les substances ou toxines produites par des cellules ou des microorganismes étrangers à l'individu.
Les antigènes peuvent être :
exogènes, lorsqu'ils viennent du milieu extérieur
endogènes, lorsqu'ils sont issus du soi.
Exemples
Les lipopolysaccharides sont des molécules se trouvant à la surface de certaines bactéries. Il s'agit d'antigènes particulaires exogènes.
Les cellules cancéreuses produisent des antigènes endogènes. Dans ce cas-là, des cellules saines du soi se sont transformées et n'appartiennent plus totalement au "soi". Ainsi, elles peuvent déclencher une réaction immunitaire alors même qu'elles sont issues du soi.
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Apprenez avec les Bases
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Durée:
Ceci est la leçon dans laquelle vous vous trouvez actuellement et l'objectif du parcours.
Unité 1
Soi et non-soi : marqueurs, épitopes et antigènes
Test final
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Questions fréquemment posées sur les crédits
Quelle est la différence entre l'antigénicité et l'immunogénicité ?
L'antigénicité, c'est la faculté d'un épitope de se lier aux cellules effectrices de l'immunité. L'immunogénicité, c'est la capacité d'un épitope de provoquer une réaction immunitaire.
Quelle est la différence entre un antigène et un épitope ?
Un antigène, c'est une substance étrangère à l'organisme et qui fait réagir le système immunitaire. Un épitope (ou déterminant antigénique) c'est la partie de l'antigène reconnue par les cellules immunitaires et c'est aussi le point d'attache des cellules effectrices de l'immunité.
Quels sont les marqueurs du soi ?
Ce sont des protéines se trouvant à la surface des cellules et qui indique au système immunitaire que ces cellules appartiennent à l'organisme. Les principaux marqueurs de soi sont les CMH.