Poésie : versification, la rime et les figures de style
Le plus important en quelques mots
Les textes poétiques sont des textes qui jouent avec la langue, par exemple : un poème, un calligramme ou les paroles d’une chanson. Ils transmettent des sentiments, des pensées et des idées. Il s’agit généralement de sujets profonds. L’information se trouve entre les lignes ! Tu trouves souvent dans ces textes des strophes, des vers, des répétitions, des comparaisons, des métaphores, des rythmes et des rimes.
Information 1 : Approche historique de la poésie
La poésie existe depuis une demi-éternité. Les premiers textes poétiques remontent à l'Antiquité (Grèce antique).
Au Moyen Âge, la chanson de geste (poésie épique), qui relate les exploits et les batailles historiques de personnages tels que le roi Arthur ou Charlemagne, connaît son heure de gloire. Mais la poésie lyrique a également commencé à se former (poésie des sentiments, des émotions). À cette époque, la poésie était diffusée oralement par les « troubadours », qui, à l'aide de certaines figures de style, mémorisaient les textes, se déplaçaient et les récitaient.
À la Renaissance, on voulait rompre avec la tradition médiévale et on s'est orienté vers les sonnets d'Italie. L'un des plus grands poètes de cette époque était Pierre de Ronsard qui traite la nature et l’amour dans ses œuvres. Avec ses poèmes, il fait encore partie des lectures obligatoires dans de nombreuses écoles.
Au XIXe siècle, à l'époque du romantisme, le lyrisme a connu son apogée. L'expression des sentiments, de son état d'âme, des émotions devient le thème principal de cette poésie romantique. Victor Hugo était l'un de ces poètes.
En même temps, deux autres types de poésie se sont développés : la poésie parnassienne et la poésie symboliste. Alors que la poésie parnassienne se concentrait sur la description sèche sans l'influence des émotions (représentants : Théophile Gautier, Leconte de Lisle), la poésie symbolique a tenté de contrecarrer cela en travaillant avec des symboles qui suggèrent des images (représentants : Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé).
Au XXe siècle, la modernité dans laquelle le surréalisme a émergé a commencé avec Apollinaire. Les deux guerres mondiales ont également eu un impact sur la poésie, qui a donc été utilisée pour transmettre des sentiments et des messages humanistes. De plus en plus, la poésie commence à pénétrer dans les chansons.
Information 2 : Comment comprendre un texte poétique ?
Pour reconnaître un poème, il est non seulement important de comprendre les mots et les phrases en tant que tels, mais aussi de pouvoir les interpréter. Mais comment découvrir le sujet d’un texte poétique ? Si tu fais attention à quelques éléments, tu devines rapidement le sujet d’un texte poétique. Regarde les éléments suivants :
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Information de base : lis le texte poétique deux ou trois fois.
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Contenu : écris en phrases courtes de quoi parle le poème. Résume le contenu avec tes propres mots en répondant aux questions suivantes : Où se trouve le poète ? Que vois-tu ? Qu’entends-tu ? Il y a-t-il des mots qui sont répétés plusieurs fois ?
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Langue/Style : retiens les mots spéciaux, particuliers, importants. Ceux-ci indiquent généralement le cœur du texte poétique. Relève aussi les champs lexicaux (mots appartenant à une même thématique).
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Interprétation : mets en évidence les figures de style. Le texte poétique rime-t-il ? Il y a-t-il une mélodie/un rythme ? Il y a-t-il un terme qui représente quelque chose d’autre que ce qu’il désigne normalement ? (Le mot « fleur » dans un texte poétique ne désigne pas forcément une fleur mais la beauté).
Information 3 : La versification
La versification est l’ensemble des règles concernant l’écriture du poème.
Lorsqu’on parle des textes poétiques, il est conseillé de connaître quelques termes importants. Tu dois connaître les termes suivants :
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Le couplet : la réunion de deux vers.
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Le refrain : répétition d'un même vers ou groupe de vers d’un poème/d’une chanson.
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La strophe : la strophe est une partie/un paragraphe d’un texte poétique.
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Le vers : le vers est une ligne du texte poétique. Il existe des vers réguliers, qui
présentent un nombre régulier de syllabes, et des vers libres, qui ne présentent pas de structure fixe, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas un nombre régulier de syllabes, et n’ont pas forcément de strophe, de rime, etc.
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La syllabe : un é-lé-phant qui se ba-lan-çait
1 2 3 4 5 6 7 8 9
🡺
La prononciation détermine le comptage et pas l’orthographe. Donc une voyelle forme une syllabe.
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La rime : le fait que quelques vers différents se terminent avec le même son 🡪 effet de
sonorité, par exemple : vu – perdu.
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La prose : la prose est un type de texte qui se caractérise par le fait qu'il n'est pas
structuré par des rimes, des vers ou un rythme.
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La forme fixe : il y a certaines formes de poème qui ont toujours la même forme, comme le
sonnet. Il se compose d'un total de 14 vers (2 quatrains et 3 tercets) et de ce qu'on appelle l'alexandrin (12 syllabes par vers).
Attention !
Les majuscules, la ponctuation et la structure de la phrase ne sont pas utilisées comme d’habitude. La ponctuation est souvent complètement absente, toutefois tu peux trouver des points d’exclamation ou d’interrogation qui soulignent ce qui est dit.
En plus, il est important de connaître les éléments d’un vers; le vers a de nombreuses propriétés différentes. Il contient des syllabes, des rimes, une synérèse ou une diérèse, etc.
LE -E MUET (=CADUC)
Un -e compte comme une syllabe s'il précède une consonne et ne compte pas s'il précède une voyelle (élision) ou à la fin d'une rime (apocope = extinction d'un -e à la fin d'un vers)
Exemple :
Le remède, sans doute, est merveilleux. J’enrage – Molière, Le Tartuffe
(élision) (apocope)
Le -e muet n’est pas compté s’il se place :
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après une voyelle (journées)
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à l’intérieur du mot (bientôt)
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à la fin du mot (amie)
Le -e muet entre consonnes est prononcé et donc compté (vendredi), même entre plusieurs
mots (Sans doute, c’est cool ! )
LA DIÉRÈSE ET LA SYNÉRÈSE
La diérèse est une sorte de division car on prononce la succession de deux voyelles en deux syllabes.
Exemple :
lier, ouvrier, nuage, oui, union, etc.
La synérèse est une sorte de rapprochement car on prononce la succession de deux voyelles en une syllabe.
Exemple :
hier, souhaiter, juin, seul, aucun, etc.
Les types de vers
Les vers sont souvent classés selon leur nombre de syllabes. Les plus fréquents sont :
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L’octosyllabe
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Le décasyllabe
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L’alexandrin : c’est le vers le plus populaire de la littérature française. Il se compose de deux hémistiches, d’une accentuation de la sixième syllabe et d’une césure.
L’HÉMISTICHE, LA CÉSURE ET L’ACCENT
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Accent : mise en relief d'une syllabe, d'un mot ou d'un groupe de mots
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Césure : pause dans un vers après une syllabe accentuée. Elle divise par exemple l’alexandrin en deux hémistiches.
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Hémistiche : les deux parties d’un vers coupées par la césure.
Exemple :
Le dessein en est pris : je pars, cher Théramène – Racine, Phèdre
hémistiche 1 césure hémistiche 2
Information 4 : La rime
La plupart des poèmes ont une rime à la fin des vers. Il existe de nombreux types de rimes :
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Rime féminine : terminent un mot par un -e muet (= -e caduc)
Exemple :
femme/dame
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Rime masculine : ne terminent pas un mot par un -e muet
Exemple :
suffisant, ennuyant
Qualité des rimes :
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Rime pauvre : reprise de la même voyelle accentuée
Exemple :
vu/perdu, roux/genoux
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Rime suffisante : reprise d’un groupe voyelle + consonne
Exemple :
sentiment/moment, femme/dame
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Rime riche : trois éléments sonores (ou plus) en commun
Exemple :
cendre/descendre, place/glace
Disposition des rimes :
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Rimes plates/suivies : AABBCC
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Rimes croisées : ABAB
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Rimes embrassées : ABBA
Information 5 : Les figures de style
Les figures de style sont incroyablement importantes pour les poèmes afin d’exprimer des sentiments, des émotions, etc. Tu as ici une liste de quelques figures de style importantes :
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L’allitération : répétition régulière d’un même son ou bien d’une consonne (« Veni, vidi, vici ! » - Gaius Julius Caesar).
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L’anaphore : répétition d’un mot ou d’un groupe de mots au début du vers.
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L’antithèse : exprime le contraire de ce qu’on veut dire (Il pouvait tout faire, mais pas ça.).
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L’assonance : répétition d’une même voyelle.
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Le chiasme : les termes sont mis d’une façon symétrique et à l’inverse. C'est-à-dire, dans la forme AB-BA. Il s'agit donc d'une sorte d'antithèse (La neige fait au nord ce qu'au sud fait le sable – Victor Hugo).
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La comparaison : deux choses qui sont comparées, liées par comme, tel(le)s que, etc. (Il est grand comme une girafe).
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L’ellipse : omission de certains éléments logiquement nécessaires du texte (comme le verbe, l’objet, etc.) (Anna joue au foot, Julie au volley).
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L’enjambement : saut de vers qui se produit dans une séquence de vers. Une phrase ou une unité de sens se prolonge au-delà de la fin d'un vers jusqu'au vers suivant.
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L'euphémisme : consiste à affaiblir le sens d'une déclaration en remplaçant un mot ou une phrase par un autre plus faible (« Il nous a quitté. » à la place de « Il est mort. »).
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La gradation : est une forme d'énumération ou une progression. C’est une façon de dramatiser ou d’augmenter la sensation (Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Phèdre, Racine).
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L’hyperbole : exagération de l'expression d'une idée afin de la souligner (Je crois que je pourrais rester dix mille ans sans parler – Jean-Paul Sartre).
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L'ironie ou antiphrase : consiste à dire le contraire de ce que l'on veut dire. Mais tu dois en quelque sorte souligner que tu veux dire le contraire (Il pleut et j'avais envie de faire une promenade - Comme, c'est merveilleux !).
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La métaphore : un terme qui représente quelque chose d’autre que ce qu’il désigne normalement. (Le mot « fleur » dans un texte poétique ne désigne pas forcément une fleur mais la beauté).
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La métonymie : un terme est remplacé par un autre terme apparenté au premier (Je lis un Hugo. Je bois un verre.).
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L’oxymore : combinaison de deux termes opposés (La clarté de l'obscurité).
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Le rejet : consiste à placer au début du vers un mot ou un groupe de mots qui appartient par la construction syntaxique et le sens au vers précédent afin de le souligner. Cela est lié à l’enjambement.
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La répétition : répétition régulière d’un mot ou d’un groupe de mots.
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Le paradoxe : est une affirmation qui exprime le contraire. Des termes opposés sont combinés pour surprendre, choquer et faire réfléchir (on peut tromper l’amant avec le mari).
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La périphrase : on dit en plusieurs mots ce qui pourrait être dit en peu de mots (la langue de Molière = le français).
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La personnification : attribution des caractéristiques humaines à un objet, une plante, un animal, etc. (Le renard s’assoit et dit : « À table ! »).
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La synecdoque : un mot est remplacé par une de ses parties (la partie pour le tout) ou par le tout dont il fait partie (le tout pour la partie). (Il y a 24 têtes dans la salle de classe. – Tête = personne)